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Mali : l`idée d`une guerre "sans morts" et sans dégâts collatéraux
Publié le mardi 5 fevrier 2013  |  AFP


Opération
© aBamako.com par DR
Opération Serval: mission de l`armée française au Mali
11 janvier 2013 : adresse du colonel Paul Geze, chef de corps du 21ème RIMa à ses marsouins avant leur déploiement.


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PARIS - Près d`un mois après le début de l`intervention militaire française, la guerre au Mali semble un conflit "sans morts", tant les mesures de sécurité sont strictes côté français et l`opacité forte sur les pertes des islamistes et d`éventuels dégâts collatéraux.

Les risques sont pourtant énormes. Dès les premières heures de l`opération, un pilote français est tué le 11 janvier aux commandes de son hélicoptère alors qu`il lance l`assaut contre les colonnes jihadistes dans le centre du Mali.

Mais depuis, l`armée française n`a pas déploré officiellement le moindre blessé dans ses rangs en quatre semaines de conflit.

Première explication : les soldats français n`ont jusqu`à présent été que très rarement au contact des combattants islamistes.

"Des précautions extrêmes sont prises pour que les hommes soient exposés le moins possible. On n`évite pas le combat, mais on a des méthodes d`action à distance qui évitent finalement le contact direct", analyse Pascal Le Pautremat, spécialiste des questions de défense.

Des méthodes au premier rang desquelles les frappes aériennes massives des avions de chasse Rafale et Mirage 2000, qui ont permis d`affaiblir les islamistes et de détruire leurs infrastructures.

Les Forces spéciales - sur lesquelles la défense refuse de communiquer - sont également en première ligne. Dotées d`une puissance de feu considérable, elles opèrent le plus souvent de nuit avec un maximum d`efficacité.

Conscients qu`ils n`ont pas intérêt à rechercher l`affrontement, les jihadistes ont préféré se replier vers le nord-est du Mali.

Eviter au maximum les pertes sur le terrain est impératif pour conserver le soutien de l`opinion, souvent chancellante dès que la situation se complique.

"On a tendance à oublier que quand il y a une guerre, il y a toujours des blessés et des morts, souligne Pascal Le Pautremat. Même si la cause est noble et les résultats sont tangibles, dès qu`il y a quelques morts et blessés, beaucoup de gens disent : Mais, qu`est-ce qu`on est allé faire là-bas ?"

"Mali : où sont les morts ?", s`interrogent les internautes sur le site du quotidien Les Echos.
Selon le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, les jihadistes ont quant à eux "subi de lourdes pertes", que les experts évaluent à plusieurs centaines de combattants tués.

Pas d`évaluation précises en revanche côté Défense. Et pas d`images non plus des dizaines de jihadistes tués notamment dans les premiers jours de l`opération.

"Nous ne voulions pas qu`il y ait une sorte de comptabilité des tués", confie un haut responsable du ministère de la Défense, sans cacher la volonté des Français d`éliminer un maximum de combattants et de casser l`infrastructure des groupes islamistes jusque dans leurs fiefs du nord-est.

Sur le terrain, les barrages de l`armée malienne limitent l`accès des journalistes aux zones de conflit et quasiment aucune image de cadavres de jihadistes n`a été diffusée depuis le début du l`opération.

Très inquiet des risques de représailles à l`encontre des populations civiles, l`état-major français a par ailleurs donné des consignes strictes à ses troupes pour qu`elles s`opposent à toute exaction de la part des soldats maliens dans les zones dont ont été chassés les islamistes.

Des organisations comme Human Rights Watch (HRW) ont affirmé mi-janvier que des civils avaient été tués lors des combats à Konna (centre) et l`ONU a évoqué "de graves violations des droits de l`homme". Mais là encore, quasiment aucune image n`est venue confirmer ces accusations.

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