Les combattants du Mouvement pour la défense de la patrie (Mdp) viennent de rejoindre les rangs de la Plateforme dirigée par Me Harouna Touré. Avec cette adhésion, ces 300 combattants viennent de s’insérer dans le processus de réconciliation nationale et de la paix dont l’accord d’Alger en constitue un déclic.
C’est la salle de conférence de la Maison des Ainés qui a servi de cadre à cette cérémonie parrainée par le président du Haut conseil islamique du Mali, l’imam Mahmoud Dicko. Ils étaient très nombreux à prendre part à cette rencontre. Ils, ce sont le président de la Haute cour de Justice, Abrahamane Niang non moins porte-parole du Collectif des députés de la région de Mopti, des élus et associations peulhs résidant à Bamako. En plus de ces différentes personnalités, cette signature d’adhésion à la Plateforme s’est déroulée en présence de nombreux combattants du Mdp dont le chef militaire du Delta central, Hama Founé Diallo et son homologue du Seno, Oumar Diallo…
Après les mots de bienvenue du représentant du maire de la commune IV, le porte-parole du Collectif des députés de la région de Mopti, Abdrahamane Niang, au nom des élus de la région de Mopti, a salué cette initiative qui doit, selon lui, être encouragée et soutenue. C’est pourquoi, à le croire, lorsque leur Collectif a été approché dans le cadre de ce projet, ils n’ont pas hésité un instant à leur indiquer la voie à suivre, notamment celle qui mène auprès du ministère de la Défense et la Primature. Par ailleurs, il a précisé que le choix de la Plateforme émane des combattants eux-mêmes.
En tout cas, le porte-parole des députés de Mopti a salué cette initiative de ces 300 jeunes décidés de rejoindre la République. “Nous ne pouvons que les encadrer et les encourager à respecter les institutions républicaines” a précisé l’Honorable Niang.
Par ailleurs, il a affirmé leur détermination à apaiser la situation qui prévaut dans cette région. Abrahamane Niang a surtout saisi cette opportunité pour inviter le gouvernement à considérer la région de Mopti comme une localité sinistrée : “Cette région, bien vrai étant au centre, a souffert aussi bien que des régions du nord car ce sont ces frustrations qui poussent à la création de ces groupes armés parce que les populations pensent que l’Etat les a abandonnées, pour la simple raison que toutes les aides les survolent à destination des régions nord-Mali, tandis qu’eux-mêmes sont dans le besoin” a précisé le député et président de la Haute cour de justice, Abrahamane Niang.
Il a profité de cette occasion pour rendre un hommage mérité au général Ismaïla Cissé, ancien gouverneur du district de Bamako qui a été la cheville ouvrière de cette démobilisation de ces groupes armés. A ces remerciements, il a associé un ancien maire et un imam, tous de la région de Mopti.
Hamma Founé Diallo, représentant des combattants, a expliqué que leur groupe a pris les armes pour assurer la sécurité de la communauté peulh. “Car à chaque fois qu’il y a des conflits, les communautés peulhs sont les premières victimes” a soutenu M. Diallo. Avant de déplorer le fait que l’Etat ne soit pas présent dans toute la région de Mopti. Raison pour laquelle, il a appelé l’Etat à faire face à ses responsabilités.
L’honneur a été accordé à Hama Cissé, un ex-maire. Au nom de tous les mouvements, il a affirmé leur adhésion à la Plateforme.
Dans son intervention, Harouna Touré a remercié les initiateurs de cette adhésion pour le choix porté sur leur Plateforme. Abondant dans le même sens que le porte-parole du Collectif des députés de la région de Mopti, le porte-parole de la Plateforme a soutenu que la région de Mopti connait les mêmes difficultés que les régions du nord. Il a salué la présence des autres groupes armés, comme le MAA et le Gatia, à cette cérémonie solennelle d’adhésion. Il a surtout rappelé le rôle important que ces Peulhs, qui sont une communauté très importante au Mali, ont apporté dans la défense de la patrie, notamment par leur participation à nombre de combats à Tambakor et à Menaka. “C’est pourquoi nous sommes fières de les recevoir “ a soutenu M. Touré qui a invité les adhérents à respecter les institutions de la République, à se soumettre à l’Accord d’Alger en vue de défense l’unité nationale, l’intégrité territoriale, la forme républicaine de l’Etat et son caractère laïc. Et à recourir au dialogue pour régler les différends.
Le président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko, parrain de cette cérémonie, a salué cette initiative qui est un grand pas dans le cadre de la réconciliation entre les fils du pays et le respect des valeurs républicaines de l’Etat.
Kassoum THERA