JOHANNESBURG - Les Aigles maliens espèrent continuer à porter haut les couleurs de leur pays en guerre et atteindre pour la deuxième
fois de leur histoire une finale de Coupe d'Afrique des nations, mercredi face
au Nigeria, tandis que l'autre demi-finale oppose le Ghana au surprenant
Burkina Faso.
. Mali-Nigeria (15h00 GMT, à Durban):
Difficile d'occulter le contexte politico-militaire malien avant ce
rendez-vous contre les Super Eagles nigérians. Voir les coéquipiers de Seydou
Keita, 3e en 2012, atteindre une nouvelle fois les demi-finales n'est pas en
soi une surprise. Mais nul doute que le conflit en cours contre des groupes
islamistes a joué un rôle de catalyseur et a galvanisé l'équipe nationale,
avide d'apporter un peu de réconfort à son peuple.
La force mentale et la solidarité affichées contre le pays organisateur
sud-africain en quart de finale (1-1 a.p.; 3 t.a.b. à 1) ont démontré que les
Aigles étaient portés par une dynamique dépassant largement le strict cadre
sportif.
Il leur reste toutefois un obstacle de taille à franchir pour accéder à la
deuxième finale de Coupe d'Afrique de leur histoire après celle de 1972. Le
Nigeria a en effet causé une énorme sensation en boutant hors du tournoi la
"génération dorée" de la Côte d'Ivoire (2-1) au tour précédent.
Emmenés par le robuste attaquant Emenike, meilleur buteur de cette CAN à
égalité avec le Burkinabè Alain Traoré et le Ghanéen Wakaso (3 buts), les
Super Eagles ont effectué un retour fracassant sur la scène continentale
malgré un groupe renouvelé et manquant de stars, hormis leur métronome Obi
Mikel (Chelsea).
Avec une 14e demi-finale en 17 participations, le Nigeria est un vrai
spécialiste de la Coupe d'Afrique et peut compter sur son sélectionneur
Stephen Keshi pour jouer un mauvais tour aux Maliens. Ancien patron technique
des Aigles et viré sans ménagement après son échec au premier tour à la
CAN-2010, le technicien savourerait volontiers une petite vengeance
personnelle.
Burkina Faso-Ghana (18h30 GMT, à Nelspruit):
Le Ghana est fidèle au rendez-vous du dernier carré, pour la quatrième fois
consécutive, et ne se contentera que du trophée. Le dernier de ses quatre
titres remonte à 1982, une éternité! Et parmi les Black Stars d'alors figurait
James Kwesi Appiah, actuel sélectionneur, qui estime que c'est au tour de ses
joueurs "d'inscire leurs noms dans les livres d'histoire".
Mais le Ghana n'a pour l'heure guère convaincu. Il devra hausser son niveau
après sa piètre prestation en quart de finale face au Cap-Vert (2-0). Le
buteur et capitaine Gyan sera une nouvelle fois attendu au tournant, même s'il
est bien secondé par les Asamoah et Badu. Wakaso, un des trois meilleurs
buteurs du tournoi, et Dauda, gardien auteur d'un quart grandiose,
joueront-ils à nouveau les recours?
"Quand on élimine de grandes vedettes, ça signifie quelque chose", a lancé
de son côté Paul Put, pour motiver ses troupes, notamment ses défenseurs
centraux. Le sélectionneur belge du Burkina s'appuie sur un groupe qui n'a
pris qu'un but, lors du premier match, et qui doit faire sans sa meilleure
arme offensive, Alain Traoré, forfait après le premier tour.
Les Etalons ont déjà réussi leur CAN, puisqu'ils ont signé en Afrique du Sud leur première victoire après 18 tentatives infructueuses. Leur dernier succès remontait à 1998, lorsqu'ils s'étaient hissés jusqu'en demi-finale, leur meilleure performance. Les Dagano, Kaboré et autres Pitroipa ont désormais l'occasion de faire encore mieux.
En 1998, c'était au Burkina Faso. Cette année, c'est aussi à domicile ou presque, puisque la demi-finale se dispute à Nelspruit, où les Etalons ont joué tous leurs matches, sur une pelouse sablonneuse et médiocre. Un avantage pour eux. Mais ils ont disputé une prolongation en quart (1-0 a.p. contre le Togo) et comptent un jour de récupération en moins par rapport au Ghana.