Après les actes de barbarie subis par le président de la République, le lundi 21 mai 2012, son Premier Ministre, pardon, le Premier Ministre désigné par le Cnrdre, Cheick Modibo Diarra, a fait une sortie folklorique à la télévision nationale pour exhorter le peuple au calme. Il n’a ni condamné les actes, ni précisé les mesures à prendre par le gouvernement pour sécuriser, désormais, les personnes et leurs biens.
L’inacceptable s’est produit au Mali le lundi 21 mai 2012. Une foule déchainée est montée sur la colline de Koulouba, où se trouve le Palais présidentiel, pour passer à tabac le président de la République, Dioncounda Traoré, sous le prétexte qu’il ne sera pas le président de la Transition qui doit démarrer en principe le 23 mai 2012. Cela Malgré l’accord de principe des putschistes dont le chef, le capitaine Sanogo, a reconnu devant la Cédéao que Dioncounda est le président de la Transition, avec signature d’un accord à l’appui.
L’allure et la facilité avec lesquelles cette forfaiture a été commise laissent croire au laxisme, voire même à la complicité des autorités qui répondent normalement du Premier ministre, surtout qu’il est censé être un Premier ministre avec «les pleins pouvoirs». Logiquement, après cet acte il devait démissionner ou défenestré les ministres qui ont failli à leur devoir. Le président du Cnrdre, rappelons-le, fustige régulièrement le laxisme et l’irresponsabilité du régime qu’il a renversé. Il doit pousser ses protégés du gouvernement à s’auto flageller pour gagner un tant soit peu en crédibilité.
Depuis quelques jours, les responsables de la Copam et certaines personnes très proches de la junte ne cessaient d’inciter la population à la haine. Cela à travers la tenue d’une Convention nationale à partir de laquelle Dioncounda sera délogé de Koulouba. Pire, à la veille de leur acte ignoble, c’est-à-dire le dimanche 20 mai, ils ont lancé à la télévision nationale un appel à tout le peuple malien de se retrouver au Centre international de Conférence de Bamako pour y tenir ladite convention nationale afin de désigner un président de transition. Alors que le capitaine Amadou Haya Sanogo, président du Cnrdre, venait de signer un accord avec les médiateurs de la Cédéao pour le maintien du président intérimaire, Dioncounda Traoré, au poste du président de transition. Gouverner, c’est prévoir ! Les dispositions devaient être prises pour éviter ce coup de poignard porté sur le dos du Mali par des extrémistes qui n’ont cure de la notoriété et de l’image de leur pays.
Nous pensons que c’est bien avant le jour de mobilisation des semeurs de trouble que le Premier ministre devait lancer un appel d’apaisement, voire interdire la tenue de ladite convention. Mais comme le dira l’autre, qui ne dit rien consent.
Le gouvernement Cheik Modibo Diarra doit-t-il démissionner ?
Aujourd’hui, tous les signes montrent que le gouvernement en place ne maîtrise pas la situation. Il n’arrive pas à contrôler le peuple du sud du Mali sur lequel il a encore un tant soit peu d’autorité a fortiori faire face à la crise au nord. La tenue d’une convention qui porte atteinte à la sûreté de l’Etat a débordé au grand dam du gouvernement malade de M. Diarra. Ce gouvernement est pourtant passé maître dans l’interpellation des journalistes qui détiendraient des informations qui ne sont même pas encore publiées.
Parlant des évènements survenus au palais présidentiel, les ministres de la Défense, et celui de la sécurité intérieure et de la protection civile ont failli à leur mission. Ils ont laissé faire les marcheurs. Comme si cela ne suffisait pas, lors de sa sortie médiatique ratée, quelques heures après les faits, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a appelé à l’apaisement sans pour autant condamner les actes. A cela s’ajoute la poursuite des travaux de la convention illégale, le lendemain, nonobstant cet appel de M. Diarra. Il y a dès lors, suffisamment de constats pour pousser le monde entier à se demander ce que fait encore le gouvernement en place.
Les vérités voilées du Premier ministre au Cnrdre et associés.
Dans son intervention sur les évènements, l’on comprend que le Premier ministre de pleins pouvoirs commence à ne plus avoir peur des maîtres du jour. Il les a rappelés à l’ordre, même s’il a préféré ne pas les dénommer. « C’est vous qui m’avez fait confiance. Je n’ai jamais cherché à venir au pouvoir, je n’ai jamais demandé à entrer dans le gouvernement. Mais c’est vous qui m’avez fait confiance. Alors laissez moi travailler ; laissez moi travailler dans la règle de l’art tout en appliquant la loi ». Pour les hommes avertis, ce message était adressé au Cnrdre et associés qui ont proposé le Premier ministre à ce poste. Mais, les simples louvoiements ne suffisent plus. Le peuple est pressé de découvrir un gouvernement qui fait régner l’ordre dans le respect de la loi.