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Chronique du web : Les Réseaux sociaux révolutionnent la consommation de l’information
Publié le lundi 4 juillet 2016  |  Infosept
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© Autre presse par DR
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J’en connais qui se méfient du web 2.0 comme de la peste. Ils argumentent que les médias sociaux ne sont pas tout à fait fiables, fondent leur succès sur la déprofessionnalisation et sont donc susceptibles de diffuser des contenus erronés qui peuvent faire du buzz ravageur en seulement quelques clics. Posture ringarde ou combat d’arrière-garde de personnes qui voient d’un mauvais œil une intrusion incontrôlée de nouveaux acteurs sur leur territoire ? A vrai dire, il y a des deux et les nouveaux médias ont si bien compris l’adversité de leurs devanciers qu’ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure. En effet, la cure de jouvence que les réseaux sociaux apportent à un secteur qui ralentissait est leur meilleur facteur de croissance, elle –même fondée sur l’innovation et la prise de risques.

Dans le domaine de l’information, les réseaux sociaux semblent avoir le vent en poupe et, à bien des égards, on pourrait même parler de leur hégémonie. En 2016, selon la dernière édition du Digital News Report du Reuters Institute of Journalism, près de la moitié des internautes ont déclaré utiliser les réseaux sociaux pour s’informer. En France, notre baromètre, 9% des internautes déclarent même que les réseaux sociaux sont leur principale source d’information. L’étude constate que c'est deux fois plus qu’en 2015. Une tendance se dessine qui va bouleverser rapidement la hiérarchie, à savoir que les informations postées par des médias traditionnels, au Royaume-Uni et au Canada, sont moins clairement identifiées sur le site de presse que lorsque ces même informations sont postées sur un réseau social. Selon l’étude, le phénomène est aussi constaté au Japon et en Corée du Sud où la marque média n'est perçue qu'une fois sur quatre lorsqu'elle provient d'un agrégateur comme Google.

Une question intéressante que posent les auteurs de l’étude : qu’est-ce qui restera en parts publicitaires et en audience aux sites médias ? Facebook, Youtube, Twitter et autres géants du secteur apportent une fraicheur qui rencontre les besoins des internautes en matière de consommation de l’information. En effet, ils ont mis au point des algorithmes de recommandation fort attractifs et très tendance. Pour justifier leur choix de s’informer via les réseaux sociaux, 60% des répondants (enquête) citent la possibilité de recevoir des alertes et d’avoir accès à la primeur de l’information. La moitié d’entre eux mettent en avant la possibilité d’avoir facilement accès à différentes sources d’information, et 35% apprécient le fait de pouvoir commenter et partager facilement l’information.

Enfin, ils sont 16% à souligner le fait que les réseaux peuvent détecter leurs centres d’intérêts. Comme je l’écrivais plus haut, l'étude rappelle aussi, et sans surprise, que ce sont les internautes les plus jeunes qui utilisent le plus les réseaux sociaux (64% des 18-24 ans), les plus âgés leurs préférant la télévision (53% des plus de 55 ans). Une autre tendance qui n’a pas échappé à l’étude est que les internautes apprécient aussi que les informations qui leur arrivent via les réseaux sociaux soient pré-sélectionnées pour eux. Plus du tiers considèrent que les informations sélectionnées à partir de ce qu’ils ont lu auparavant sont les plus pertinentes, et 30% d’entre eux s’en remettent au jugement des journalistes et des éditeurs pour choisir le contenu pour eux.

Enfin, près du quart des répondants pensent que les informations recommandées sur la base de ce que leurs contacts ont apprécié sont les plus pertinentes. Conséquence, certaines de ces personnes sont prêtes à payer pour accéder à ces informations recommandées. La proportion semble marginale pour le moment (11% en France), mais donne une indication précieuse sur ce que seront nos habitudes et besoins en termes d’accès à l’information. Face à ce bolide lancé, les médias classiques ont du souci à se faire ; ils devront revoir leur stratégie éditoriale et marketing de fond en comble en y intégrant la dimension réseaux sociaux. Ce que des majors ont vite compris et commencent à expérimenter déjà !

Serge de MERIDIO
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