NOUAKCHOTT - Des réfugiés maliens en Mauritanie ont
protesté lundi et mardi dans le camp de Mberré (Sud-Est) en brisant des
barbelés en fer protégeant des magasins de vivres, pour dénoncer les
conditions de distribution de la nourriture, a-t-on appris de sources
concordantes.
Des dizaines de réfugiés ont manifesté ces deux jours à Mberré autour de
magasins stockant des vivres dont ils ont brisé les barbelés, rapporte mardi
l'agence privée en ligne Alakhbar.
Le camp de Mberré, proche de la frontière, accueille des milliers de
réfugiés maliens, dont certains ont été chassés par les opérations militaires
entamées le 11 janvier par l'armée française, appuyée par des troupes
maliennes et africaines pour chasser du Nord du Mali les islamistes liés à
Al-Qaïda.
Les manifestants ont refusé de se mettre en file indienne pour recevoir des
vivres. "Nous sommes pour une distribution de la nourriture à tous parce que
nous n'avons rien en remplacement, mais cela doit se faire en respectant notre
dignité", a affirmé l'un d'eux, cité par Alakhbar.
"Une vieille (personne) est décédée et une femme a accouché dans le rang",
a-t-il dit, sans plus de précisions, avant d'ajouter: "Il faut respecter nos
coutumes, nos valeurs et notre dignité en nous (rendant) ce service dont nous
avons grand besoin".
Un représentant des réfugiés à Nouakchott, contacté par l'AFP, a estimé que
ces heurts étaient "anodins" et qu'ils résultaient "de la surpopulation du
camp et du retard pris pour les enregistrer et les servir en nourriture".
"Ils (les réfugiés) sont très fatigués, généralement affamés et peuvent
difficilement supporter tant de retards et de manquements", a-t-il précisé.
Selon l'ONU, près de 18.000 Maliens ont trouvé refuge dans les pays de la
région, principalement en Mauritanie et au Burkina Faso, depuis le début de
l'intervention militaire française.
Il y a au total près de 150.000 réfugiés maliens à l'étranger et 227.000
déplacés à l'intérieur du Mali, d'après les Nations unies.