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Mme Kadijatou Lah, Directrice de la société Lawal international : «Nous n’arrivons pas à comprendre cette hausse vertigineuse des taxes douanières»
Publié le lundi 4 juillet 2016  |  Le Reporter




Dans un entretien qu’elle nous a accordé, Mme Kadijatou Lah, Directrice de la société «Lawal international» sise au marché Médina, et non moins grande importatrice de fruits et légumes, dénonce l’augmentation abusive des frais de dédouanement des fruits et légumes, et particulièrement de la pomme de terre qu’elle importe.
Le Reporter Mag : Mme Lah, parlez nous des difficultés auxquelles vous êtes confrontées dans vos importations ?
Les difficultés que nous traversons en ce moment sont dues aux taxes douanières qui sont trop élevées, soit une augmentation d’à peu près 40 à 50% cette année. Cela n’est pas dû au mois de Ramadan, puisque cette augmentation est survenue bien avant. On n’importait pas au moment où les autorités douanières augmentaient les taxes, mais quand nous avons repris nos activités, il y a de cela trois semaines, nous nous sommes rendu compte des taxes douanières exorbitantes.
Qu’est-ce que vous importez concrètement ?
Nous importons des fruits, des légumes et la pomme de terre de l’Espagne et du Maroc, parfois d’Afrique du Sud. Dans le temps, nous faisions le dédouanement du conteneur de la pomme de terre à 2.5 millions Fcfa. Aujourd’hui, nous sommes à 4.8 millions. Les fruits et légumes étaient dans l’ordre de 4 millions Fcfa, mais nous constatons aujourd’hui que c’est à 8 millions Fcfa. Nous n’arrivons pas à comprendre cette hausse vertigineuse des taxes douanières. C’est vraiment suicidaire.
L’augmentation des frais de douane sur les importations ne serait-elle une façon de faire la promotion de la production locale ?
Quand il y a la production locale, nous, nous ne travaillons pas. Nous sommes en juin et nous savons que quand il pleut, la production locale ne peut plus couvrir le besoin sur le marché. Nous ne faisons pas une concurrence à la production locale. Si cette augmentation était faite pour protéger les produits locaux, cela ne serait pas un problème. Mais au moment où je vous parle, c’est la période de soudure où les produits locaux sont insuffisants. À part les oignons de la 5ème région, il n’y a quasiment plus de production locale. Tout est devenu cher pour le panier de la ménagère.
Suite à cette montée vertigineuse des frais de douane, avez-vous fait des démarches auprès des autorités compétentes ?
Je n’ai pas cherché à voir qui que ce soit pour en parler, parce que je connais la suite. Elles vont se jeter la responsabilité les unes sur les autres. La douane dira que la décision vient d’en haut. Ou bien que c’est le barème qu’elle ne peut pas changer. Certains cadres iront même jusqu’à dire que l’Etat a besoin d’argent et que c’est à la douane de renflouer les caisses. Mais là, je suis désolée, car même avec les taxes sur les denrées de première nécessité, l’Etat peut remplir ses caisses. C’est un cri de cœur que je lance au gouvernement, et particulièrement au président de la République. Les gens vivent dans la précarité totale et quand il va falloir augmenter encore les taxes douanières sur les denrées de première nécessité, ce sera la catastrophe.
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