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Portrait : Hambarou Dembélé, Capitaine de la Gendarmerie
Publié le lundi 4 juillet 2016  |  Le Reporter




Il y a des hommes qui ont servi avec loyauté et abnégation la Gendarmerie nationale. Parmi eux, nous pouvons citer le Capitaine Hambarou Dembélé. Il fut incorporé dans l’armée française en janvier 1957 pour accomplissement du service militaire obligatoire, au terme duquel, il ne rengagea pas. Démobilisé en décembre 1959 avec le grade de Sergent et nanti de diplômes 151 et 251 Transmission, il fut admis à la Gendarmerie nationale du Mali, à compter du 2 janvier 1962, formant ainsi avec d’autres collègues la première promotion d’élèves gendarmes du Centre d’instruction de la Gendarmerie au camp n°1 à Bamako.
À l’issue de quatre mois de formation au Centre d’instruction, le Maréchal des logis (MDL) Hambarou Dembélé fut désigné, en même temps qu’une trentaine d’Officiers et Inspecteurs de police, pour suivre une formation de six mois en police scientifique à l’Institut criminologique de Prague (Tchécoslovaquie). Cette formation a d’ailleurs permis d’asseoir les fondements réels de la police nationale du Mali.
En novembre 1962, à son retour de formation, il fut affecté à la Brigade de recherche de Bamako. Cinq mois plus tard, il fut nommé Commandant de Brigade de Naréna. C’est là que débuta véritablement la carrière passionnante et exemplaire de l’homme. En effet, en dépit des turbulences de la révolution active de l’époque, Hambarou Dembélé a su se hisser à la hauteur des missions délicates qui lui étaient dévolues, à savoir, la lutte contre le grand banditisme et la sauvegarde de l’économie nationale face à la fraude généralisée.
C’est ainsi qu’en l’espace de trois mois, plusieurs malfaiteurs avaient été mis hors d’état de nuire et des produits frauduleux de plus de 25 tonnes ont été saisis. Ces séries de saisies et d’arrestations avaient suscité un grand émoi au niveau des trafiquants véreux qui avaient tout mis en œuvre pour saboter les actions de Hambarou auprès des autorités administratives du Mali qui, au vu des prestations fournies par la Brigade territoriale de Naréna, exprimèrent plutôt leur satisfaction à tout le personnel de l’unité. Hambarou fut promu au grade de Maréchal de logis chef (MDL/Chef), à compter du 1er octobre 1969.
Ses affectations successives le mèneront à la Brigade territoriale de Mopti, puis à la Brigade de recherche de Bamako, où il donnera la pleine mesure de son professionnalisme et fera montre d’un talent indéniable. En effet, il s’illustrera par des résultats très appréciables au cours de plusieurs enquêtes, à priori pas faciles, comme le constat de la catastrophe ferroviaire de Badougou en 1970 (bilan : 33 morts et 140 blessés) dans un procès-verbal de 53 pages, appuyé d’un riche dépliant photographique. La même année, il fut décoré de la Médaille du Mérite national avec Effigie Abeille.
L’affaire de la SEPOM en 1972
Il s’agissait de comparer la totalité des stocks rendus d’après les factures payées, à la quantité des produits réellement commercialisés. Après trois mois de travail minutieusement accompli, le MDL/Chef Hambarou Dembélé et son équipe ont procédé à l’arrestation de 27 personnes, pour atteinte aux biens publics portant sur près de 100 millions de francs maliens. Le 1er janvier 1973, soit un an après, le MDL/Chef Hambarou Dembélé est promu au grade d’Adjudant, puis d’Adjudant-chef, à compter du 1er octobre 1975.
Auparavant, en 1974, pour préparer la capitale en droit comme étudiant externe, il s’est fait inscrire à l’Université d’Abidjan, toujours dans le souci de parfaire sa formation. Cette position lui a valu d’être encadré par des professeurs sur place, à Bamako. Ensuite, il est successivement muté comme Commandant à la Brigade territoriale de Ségou ; adjoint au Commandant de la compagnie de Kayes ; adjoint au Commandant d’escadron 2/1 de Bamako ; adjoint au chef du Bureau d’études de recherches et documentation (BERD) à l’état-major ; et Commandant à la Brigade de recherche de Bamako, pour une deuxième fois.

À la suite des événements du 28 février 1978 (Coup d’Etat manqué), en raison de l’immense crédit dont il jouissait à la fois auprès de ses chefs et auprès des autorités, l’adjudant-chef Hambarou Dembélé est nommé par décret présidentiel n045/PG-RM du 4 mars 1978, membre de la Commission nationale d’enquête, en même temps que des Officiers et de hauts responsables civils de l’Etat. Ladite Commission était chargée d’enquêter sur les biens et agissements de certains Officiers membres du Comité militaire de libération nationale (CMLN).
En 1979, l’adjudant-chef Hambarou Dembélé, alors en service à l’état-major, a fait partie d’une mission d’information judiciaire ouverte contre Marouchett Ag Moussa et consorts. Cette mission nationale, dirigée par le magistrat Gaoussou Sacko, comprenait l’Inspecteur de police, Amadou Dembélé. Elle faisait suite à l’extrait des minutes du greffe de la justice de paix à compétence étendue de Douentza, en son audience de vacations du 31 août 1970, qui condamnait quatre personnes à payer des sommes à Marouchett. À la suite des investigations, Marouchett fut déféré à la Maison d’arrêt de Bamako. L’Adjudant-chef, Hamadou Dembélé, est décoré Chevalier de l’Ordre national en 1979. Cette haute distinction couronnait en fait tant d’efforts fournis par cet homme, qui s’est battu pour toujours mieux faire et rechausser l’honneur et le prestige de l’armée qu’il a choisi de servir, la Gendarmerie nationale.
En 1981, l’Adjudant-chef Hambarou Dembélé, toujours Commandant de la Brigade de recherche de Bamako, a eu à mener, dans un premier temps, des enquêtes directes pour démontrer le bien-fondé des informations circulant sur la gestion au niveau des CCP de la grande poste de Bamako. Ledit dossier avait été transmis pas la Présidence de la République au Commandant du 2ème Groupement de Gendarmerie de Bamako, pour enquête. Dans un deuxième temps, l’enquête fut déclenchée par la Brigade de recherche sous la direction du 2ème Groupement, avec la participation de la Compagnie. Des investigations menées aboutirent à l’arrestation de plusieurs personnes, à la saisie conservatoire de plusieurs biens.
En plus de ces différentes enquêtes couronnées de succès, Hambarou Dembélé a fait partie de beaucoup de Commissions au niveau national pour les constats d’accidents de la circulation aérienne, notamment ceux de l’AN 24 d’Air Mali le 22 février 1985 à Tombouctou (bilan : 51 morts, 1 survivant) ; de l’hélicoptère Alouette 2 de l’ANAD le 12 janvier 1986 à Koury (bilan: 4 morts) ; du Mystère 20 algérien le 30 mai 1981 à Kouralé, village situé à 10km de l’Aéroport de Bamako-Sénou (bilan: 3 morts et 3 blessés).
Hambarou Dembélé est titulaire du Diplôme d’Officier de police judiciaire (Major de sa promotion en octobre 1969) ; du Certificat Interarmes en 1982 ; du Brevet d’armes n°1 (Major de sa promotion en 1982).
À deux semaines de l’examen du Brevet d’armes n°2, il fut promu au grade de Sous-lieutenant en septembre 1983 et Capitaine pour compter du 1er janvier 1989. Il fut admis à faire valoir ses droits à la retraite pour compter du 31 décembre 1989. Le Capitaine Hambarou Dembélé, quelle que soit sa position lors des mutations, mettait tout son courage et sa volonté à l’œuvre pour mériter la confiance de ses chefs, sans passer par la complaisance abaissante, pour y parvenir. Il a servi la Gendarmerie nationale avec loyauté, intégrité, dévouement et désintéressement. L’homme est parti de la Gendarmerie, couvert d’honneurs, et il sert encore aujourd’hui d’exemple pour beaucoup de ses cadets.
Adjudant-chef N’golo TRAORE
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