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© aBamako.com par Momo
Cérémonie de remise des prix Litteraires Bamako le 11 mars 2015, cloture de la biennale des lettres sous le haut parrainage de Madame la premiere Dame KEITA Aminata Maiga, l`epouse du chef de l`Etat |
Nous lui avions alors sottement demandé ce que nous (les Occidentaux) pourrions faire pour l’Afrique. Elle avait répondu : laissez-nous enfin tranquilles. Sous-entendu : vous nous avez assez fait de mal comme ça, maintenant foutez-nous la paix!
Nous l’avions rencontrée en 2003 à Bamako à l’occasion de la mise en place d’une coopération décentralisée entre Montady et un village du Mali Baramandougou.
Nous lui avions alors sottement demandé ce que nous (les Occidentaux) pourrions faire pour l’Afrique. Elle avait répondu : laissez-nous enfin tranquilles. Sous-entendu : vous nous avez assez fait de mal comme ça, maintenant foutez-nous la paix. Elle pensait évidemment aux occupations coloniales, aux interventions néocoloniales toujours en cours, au pillage des matières premières par les multinationales, aux plans structurels du FMI et de la Banque Mondiale….
Dans un entretien publié aujourd’hui par le journal l’Humanité, Amina Traoré évoque même un processus de recolonisation par la mise à mort des Etats postcoloniaux ruinés par les restructurations du FMI et de la Banque mondiale et les privatisations des entreprises publiques naissantes au profit des groupes multinationaux.
Le mal qui touche l’Afrique est le même que celui qui s’abat sur les peuples d’Europe. Le chômage est dit-elle la première bombe à désamorcée ici au Mali et en Afrique. Il est, poursuit-elle, au cœur de la tragédie des réfugiés de la guerre économique livrée par le capitalisme mondialisé et financiarisé.
L’Europe aurait peut-être fait l’économie de cette crise majeure si elle avait aidé les pays d’origine des migrants dans le sens d’une industrialisation créatrice de valeurs ajoutée et porteuse d’emplois au niveau local. Mais comment le pourrait-elle quand on considère le traitement infligé par l’Eurogroupe au peuple grec notamment.
La candidature d’Aminata Traoré au poste de SG de l’ONU vise à mettre fin aux politiques d’inspiration néolibérale de l’ONU qui créent des situations mettant la paix et la sécurité en péril. Elle demande, avec les autorités maliennes le retrait progressif de la Minusma (mission de l’ONU pour la stabilisation du Mali) pour non-conformité de son mandat avec la lutte contre la menace terroriste. Le Conseil de sécurité s’y refuse.
L’Occident par l’entremise des Nations Unies ne pourra pas continuer à arracher indéfiniment, par la ruse, le chantage au financement, l’humiliation, les armes, les richesses des Africains, nous dit-elle.
Les politiques d’austérité en Europe et les guerres de convoitise en Afrique servent les mêmes intérêts. Les peuples en luttes en Europe peuvent et doivent relever le défi d’une communauté d’intérêt avec les peuples africains.
C’est le sens de la candidature d’Aminata Traoré au poste de secrétaire générale de l’ONU. Un combat que nous devons mener avec elle.
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