Les jihadistes, terroristes et narcotrafiquants, dans leur déroute, ont tenté de parachever leur œuvre macabre de destruction du riche patrimoine documentaire de la Cité des 333 saints. Des crimes qui ne doivent pas rester impunis. Imprescriptibles.
En incendiant, dans leur fuite, une partie importante des manuscrits séculaires de Tombouctou, les terroristes islamistes et narcotrafiquants viennent de commettre encore un acte barbare et lâche portant un coup tragique à la civilisation humaine. Après la destruction de la quasi-totalité des mausolées, après la profanation de tombes de saints de la ville Tombouctou, il ne restait plus aux envahisseurs jihadistes et à leurs complices de s’attaquer à la richesse littéraire et scientifiqued’une ville classée patrimoine mondial de l’Unesco. Ce fait, indigne de notre ère, ne saurait aucunement être accepté au nom d’une quelconque religion ou d’une quelconque culture. Au nom de quel islam les jihadistes et les narcotrafiquants brûlent-ils une source inestimable de savoir qui, de nos jours, appartient à toute l’humanité et qui a été transmise de génération à génération ?
Cet acte montre à suffisance que les groupes armés, sans exception, qui ont illégalement occupé les régions du nord du Mali depuis le 17 janvier 2011, sont purement et simplement des groupes terroristes. Car le terrorisme n’est rien d’autre que lerecours illégitime à la violence visant à instaurer un climat de peur et d’insécurité à des fins religieux, politique ou économique. Les groupes armés au nord qui s’évertuent à se démarquer du terrorisme ne font que pure diversion car les actes qu’ils ont, eux même, commis dans un passé récent, tels le massacre d’Aguelhok et autres violences sur les populations, constituent des actes terroristes.
En brûlant des manuscrits, les groupes armés jihadistes viennent de confirmer le reproche de lâcheté fait au terrorisme, celui de se venger contre des faibles et des innocents là où l’on n’ose pas affronter son adversaire. Leur agression barbare et lâche contre le patrimoine culturel universel à Tombouctou ne doit pas rester impunie. L’ONU, à travers l’UNESCO, doit, plus que jamais, s’impliquer auprès de l’Etat du Mali pour faire justice à la ville martyr de Tombouctou et pour préserver le patrimoine résiduel contretout autre agissement similaire.
En ce qui concerne le combat contre le terrorisme de façon générale, aucune nation ou organisation ne saura le gagner seule. A cette étape de libération des territoires occupées, ce combat interpelle les Maliens de toutes les ethnies et de toutes les religions. Cependant, il doit être mené dans la dignité, dans l’honneur et dans le respect des valeurs universelles et du droit international. Le Mali est une terre d’histoire et de culture dont aucune action irrédentiste, aucune action obscurantiste et aucune action terroriste ne saurait mettre en cause son unité, sa laïcité, son rayonnement et son progrès.