PARIS -Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a indiqué mardi soir que la ville de Kidal dans le nord du Mali "est sous contrôle des forces françaises", avec "le soutien des forces africaines et tchadiennes en particulier".
Quelque 1.800 soldats tchadiens étaient entrés ces derniers jours dans
Kidal, ancien fief des groupes islamistes dans le nord du Mali, pour sécuriser
la ville, dont les Français contrôlent également l`aéroport.
Les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l`Azawad
(MNLA) avaient affirmé plus tôt mardi se "coordonner" et "collaborer à 100%"
dans le nord du Mali avec les forces françaises contre les "terroristes"
islamistes.
Interrogé sur une telle coordination sur BFMTV, M. Le Drian a répondu que
"cet objectif là n`est pas le nôtre. Par contre, il est vrai qu`à Kidal, nous
avons eu des relations fonctionnelles avec le MNLA".
"A partir du moment ou le MNLA déclarera - il semble qu`il le fasse - qu`il
n`est ni terroriste, ni scissionniste, et qu`il veut rentrer dans le dialogue
interne au Mali qu`il faut engager, il sera à la table" des discussions "avec
d`autres", a souligné le ministre.
Le ministre a par ailleurs indiqué qu`il "ne croit pas" que les troupes
françaises soient au Mali pour longtemps.
Evoquant le bilan de plus de trois semaines d`intervention militaire, il a
souligné que les troupes françaises ont infligé "beaucoup de dégâts dans les
groupes terroriste jihadistes", évoquant "plusieurs centaines, un nombre
significatif" de combattants islamistes tués.
Les forces françaises ont eu pour leur part un mort, le pilote
d`hélicoptère tué aux premières heures de l`intervention, et "deux ou trois
blessés anecdotiques, sans gravité".
"Il y a quelques prisonniers faits par l`armée malienne, pas beaucoup, qui
doivent répondre aux tribunaux maliens et à la justice internationale", a-t-il
dit. Interrogé sur la présence d`éventuels prisonniers "de haut rang" parmi
eux, il a répondu : "quelques uns".
Selon des sources concordantes, un haut responsable d`Ansar Dine, un des
groupes islamistes qui a occupé pendant des mois le nord du Mali, a été arrêté
le week-end dernier près de la frontière algérienne par un "groupe armé".
M. Le Drian n`a pas souhaité commenter des informations sur une éventuelle
opération en préparation pour libérer les sept otages français détenus au
Sahel: "Pour les otages, je n`en parle jamais, mais j`y pense tout le temps".
"On poursuit l`opération qui consiste à donner au Mali sa sécurité et
l`intégralité de son territoire", a-t-il poursuivi, en indiquant que les
frappes aériennes "ciblées" dans la région de Kidal allaient continuer. "On
l`a fait la nuit dernière, on va le refaire ce soir".
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