Elle est de retour dans le giron malien ! Après l’annonce dans la soirée du jeudi 07 juillet 2016 du nouveau gouvernement, la nomination qui aura attiré l’attention des observateurs est celle de Nina Wallet Intalou, figure du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et de la lutte indépendantiste touarègue, comme ministre de l’Artisanat et du Tourisme. Elle aboyait afin d’avoir sa part du gâteau ou défendait-elle la cause des populations de Kidal comme elle aimait le dire ? Ou bien encore, elle a reculé pour pouvoir mieux sauter comme nous ont habitués les rebelles ? L’avenir nous le dira.
Dès sa nomination, les commentaires vont bon train dans les salons feutrés de Bamako, dans les bureaux, dans les grins etc. En plus de ces commentaires, la nomination de Nina Wallet Intalou, la présidente des femmes du MNLA a suscité des réactions au sein même de son mouvement le MNLA, dont une partie des responsables mécontents disent qu’ils n’ont pas été consultés. Donc une promotion contre l’avis d’une partie de la CMA et de la grande majorité des maliens, du citoyen lambda.
A titre de rappel, en octobre 2015, elle est nommée vice-présidente de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR). Désormais ministre, la nomination de cette ex-rebelle touarègue est perçue comme un signe de bonne volonté de la part des autorités maliennes dans le cadre de l’application de l’accord de paix. Mais pas pour le citoyen lambda qui y voit différemment.
Il est difficile d’imaginer, il y a un peu plus de quatre ans, à l’époque où le MNLA déclenchait sa rébellion dans le Nord du Mali, que Nina Wallet Intalou finirait ministre dans un gouvernement du Mali. À l’époque, elle réclamait ouvertement l’indépendance de l’Azawad. Seule et principale femme du bureau exécutif du MNLA, Nina Wallet Intalou, originaire de la tribu des Idnane et native de Kidal, est devenue très tôt une militante de la cause touarègue.
Pour ceux qui sont contre la nomination de l’apatride Nina Wallet Intalou, ils sont très nombreux d’ailleurs, elle est l’incarnation même de la haine, de la méchanceté, de la terreur. Elle souhaitait à tout prix la partition du Mali mais peu inspirée, elle n’a pas eu gain de cause pour plusieurs raisons. Elle s’est finalement recroquevillée sur elle-même. Et finalement elle parachute dans un gouvernement malien.
« A-t-elle oublié la campagne de dénigrement contre le Mali qu’elle a menée avec tambours et trompettes ? A-t-elle renoncé à l’idée de création du chimérique Etat de l’Azawad ? Est-elle revenue à des meilleurs sentiments. », se demandent-ils.
Nina Wallet Intalou, la présidente des femmes du MNLA qui a craché son venin sur le Mali et son drapeau pendant des années est désormais ministre. C’est la prime à la rébellion et aux crimes de guerre (Aguelhok le 24 janvier 2012 et Kidal après la visite de Moussa Mara le 17 de mai 2014) dans toute sa splendeur. C'est une seconde mort pour tous nos braves militaires d'Aguelhok.
Le massacre d’Aguelhok, le 24 janvier 2012, selon une source française proche du dossier au total, il y aurait eu 82 morts. D’après l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), il y a eu des exécutions sommaires sur 153 militaires du camp d’Aguelhok, égorgés ou tués d’une balle dans la tête. Une seconde mort pour nos préfets et autres officiels froidement assassinés à Kidal et ailleurs. Une nouvelle humiliation de la République pour toutes les victimes d'une rébellion initiée par le MNLA pour partager ce pays en s'alliant avec le diable pour arriver à ses fins.
« Des gens qui ont occasionné des massacres de soldats désarmés, des destructions de biens matériels et de trésors culturels inestimables dont l'action a conduit à des viols massifs de femmes et d'adolescentes ou encore à l'exode de milliers de nos compatriotes qui ont tout perdu et au finish on les nomme ministres. Et il se trouve des écervelés pour trouver tout cela normal. », fulmine un défenseur des droits de l’homme.
Et de poursuivre : « C’est souvent honteux de le dire mais que faire. Au Mali la violence a payé, être apatride a payé vraiment ça fait mal de le dire mais c’est une obligation de le dire. Sinon comment peut-on comprendre que des personnes comme Nina Wallet Intalou soit promue. »
Dans quel pays on a vu ça si ce n'est pas le Mali, un pays d’impunité. Une rebelle qui a vilipendé au vu et au su de tout le monde le Mali et le drapeau malien et qui revient à un haut niveau de responsabilité. Bravo le Mali. Au nom de la réconciliation nationale comme si c'est la bonne manière. C’est vraiment désolant pour nos braves et vaillants soldats égorgés au nord par les bandits armés du MNLA donc les protégés de la nouvelle ministre.
C’est aussi regrettable pour les parents des victimes qui seront obligés de regarder impuissamment chaque jour les rebelles qui ont égorgé leur digne fils. La paix n’a pas de prix, dit-on. Mais les plus hautes autorités du pays ont-elles pensé une seconde aux parents des victimes ? Si elles étaient à leur place, comment elles allaient réagir?
En plus de cela, Nina Wallet Intalou, selon nos sources, a un niveau limité. Elle n'a jamais eu de diplôme. En plus de son penchant pour la révolte de femmes de Kidal, elle n’aurait pas la capacité intellectuelle pour diriger un département ministériel. Elle est incompétente.
D’un autre côté, pour les modérés, certes Nina Wallet Intalou a dit tout sur le Mali mais elle est revenue parce qu'elle s'est trompée et elle a été trompée. « Mais arrêtez de voir les choses à l’envers! Comment voulez-vous perdre la guerre et continuer à dicter les conditions de la paix. La vérité est que l’armée malienne a perdu la guerre face aux mouvements rebelles. Et en plus, ces groupes armés ont la communauté internationale pointée en bon client pour acheter une partie de notre territoire. Aucun moyen de récupérer cette partie du pays sans passer par cette solution. », ont-ils soutenu.
Et d’ajouter : « Alors ceux qui pensent qu'il y a une solution magique, sans démagogie qu'ils fassent sortir cette thèse qui permettra à un perdant d'une guerre de dicter les conditions de la paix. Nous ne comprenons pas non plus ceux qui veulent un Mali uni sans les gagnants de la guerre. Ceci est une vérité. »
Un autre soutien de la nouvelle ministre abonde dans le même sens : « Comment faire un Mali uni aujourd'hui sans les anciens rebelles ? Qu'on nous dise comment faire la paix sans ceux qui ont gagné la guerre contre notre armée. Appelons les choses par leurs noms. Parce que c'est de cela qu'il s'agit »
A l’analyse, certains ministres ont intégré l’attelage gouvernemental au nom de la réconciliation nationale acceptons cet état de fait. Comme on le dit souvent on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. La paix n’a pas de prix seulement, le président de la République pouvait juste fusionner certains ministères pour réduire la dépense publique.
Moussa Mamadou Bagayoko