Le rendez-vous avec Koulouba de ce mois-ci s’est tenu le jeudi dernier à la Maison de la Presse. Le directeur de la Communication de la présidence de la République, Racine Thiam, dans un exercice qu’il tend à maîtriser, s’est entretenu avec les journalistes sur la récente révision du Mandat de la MINUSMA, qui selon lui, est le fruit du plaidoyer et de l’engagement des plus hautes autorités.
C’est aussi un souhait exprimé par les populations maliennes. Ce nouveau mandat de la MINUSMA, a-t-il souligné, répond aux préoccupations des maliens. Il prend en compte à un certain nombre de principe à savoir l’intégrité du territoire, le rôle dévolu à l’armée pour la défense du territoire ainsi que les populations et leurs biens, le retour de l’administration sur toute l’étendue du territoire national ce qui suppose le retour des services sociaux de base indispensables à l’épanouissement des populations.
La question qui aura retenu notre attention concerne la position officielle des autorités maliennes sur la création récente de l’Alliance pour la sauvegarde de l’identité peulh et la restauration de la justice (ASIPRJ) dirigée par Oumar Al-Janah.
Le Conseil de Sécurité de l’ONU en adoptant la résolution 2292, qui revoie le mandat de la MINUSMA a ainsi dit : « Nous avons compris le message du président de la République, nous avons compris le message des populations maliennes et nous sommes en identité de vue avec le Mali. », a introduit le directeur de la communication, Racine Thiam.
Le nouveau mandat de la MINUSMA comportera les tâches prioritaires ci-après : appui à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali ; appuyer la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles prévues par l’Accord, en particulier dans son titre et surtout appuyer les efforts du Gouvernement pour rétablir et étendre effectivement et progressivement l’autorité de l’État et l’état de droit sur tout le territoire, notamment en apportant un soutien à la mise en place effective des administrations intérimaires dans le nord du Mali selon les conditions énoncées dans l’Accord; appuyer la mise en œuvre des mesures de défense et de sécurité prévues par l’Accord.
Un autre point important concerne le soutien du redéploiement progressif des Forces de défense et de sécurité maliennes réformées et reconstituées, en particulier dans le centre et le nord du Mali.
A travers ce nouveau mandat, le Mali est à l’avant-garde de la lutte contre le terrorisme dont l’un des préalables reste la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. C’est pourquoi, le mandat exige de tous les groupes armés présents au Mali qu’ils déposent les armes, mettent fin aux hostilités, renoncent à la violence, rompent tous liens avec des organisations terroristes, prennent des mesures concrètes pour resserrer leur coopération et leur coordination avec le Gouvernement malien afin d’éliminer la menace terroriste et reconnaissent sans condition l’unité et l’intégrité territoriale de l’État malien, dans le cadre de l’Accord.
Il exhorte également toutes les parties maliennes à coopérer pleinement au déploiement et aux activités de la MINUSMA, tout particulièrement en assurant la sûreté, la sécurité et la liberté de circulation de son personnel et en lui assurant un accès immédiat et sans entrave à l’ensemble du territoire malien, afin que la Mission puisse s’acquitter pleinement de son mandat.
En ce qui concerne, dans la pratique l’application de l’accord pour la paix, selon le conférencier, chaque fois qu’il a un malentendu, un blocage ça se règle autour d’une table entre les fils de ce pays. Un cadre de rencontre est toujours trouvé pour dissiper les divergences et c’est la solution pour faire avancer le processus de paix et de réconciliation.
A propos de la mise en place des autorités intérimaires qui est un tournant important pour le retour à une vie normale, le conférencier a soutenu qu’elles permettent et facilitent le retour de l’Etat. L’Etat, a-t-il rappelé, ce n’est pas seulement l’armée ce sont aussi les services sociaux de base. Depuis plus de deux ans, a-t-il reconnu, certaines communes ne fonctionnent pas faute d’autorités.
« Nous avons nos frères, nos enfants qui sont laissés à eux-mêmes sans services sociaux de base. », a-t-il souligné. Ce qui empêche le redémarrage effectif. Donc les autorités intérimaires sont les bienvenues pour permettre aux populations de sentir les effets du retour de la paix. « Ceux qui pensent que les autorités intérimaires vont consacrer la partition du Mali. Il en est point question », a-t-il conclu cette question.
Le mandat de la MINUSMA, la mise en place des autorités intérimaires n’ont pas été les seuls points abordés par le conférencier. En réponse à la question d’un journaliste qui lui a demandé la position et la réaction officielles du gouvernement malien par rapport à la réaction de l’Alliance pour la sauvegarde de l’identité peulh et la restauration de la justice (ASIPRJ) dirigé par le jeune enseignant de 27 ans, connu sous le nom d’Oumar Al-Janah, il a été très claire : La défense de l’intégrité du territoire national, la protection des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue du territoire national est le domaine régalien de l’Etat à travers les forces de défense et de sécurité.
Aucune autre force militaire, aucun groupe armé n’a pour mission de défendre les populations maliennes quelques soient les raisons. C’est uniquement l’armée malienne qui peut le faire. Selon le directeur de la communication de la présidence de la République, Racine Thiam, pour le moment les autorités maliennes n’ont pas une position officielle sur la question.
Avant de clore la conférence, il a rappelé cette conviction forte du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta pour qui : « Chaque malien est une valeur et compte dans la construction de la Nation. »
Moussa Mamadou Bagayoko