La CMA demande le retrait de la plateforme de la ville en vue de la mise en place des autorités intérimaires, à quand le réveil de la société civile ?
Face à un gouvernement faible devant la CMA, complaisant devant la communauté internationale et une classe politique dans son calcul de positionnement et de sollicitation de la France, c’est sur les associations de la société Civile que le peuple fonde l’ultime espoir pour sauver le Mali de la Partition. Les divergences entre le GATIA et le HCUA sur « la gouvernance locale de la ville de Kidal » et » les droits de traversée «ne sont que la face visible de l’Iceberg. L’objectif recherché par la CMA en général et par le HCUA en particulier est de bouter hors de son hypothétique Azawad tout ce qui se rapproche de Bamako pour qu’elle puisse réaliser son vœu pieux qui n’est autre que l’indépendance.
Le HCUA, composé en majorité des Ifoghas ultra minoritaires, mais détenant les rênes de la chefferie traditionnelle, l’Amenokal à Kidal ne veut pas sentir le GATIA, composé très majoritairement d’Imgads et partisans d’un Mali unitaire. La Société Civile va-t-elle croiser les bras en assistant sans broncher à l’expulsion de la plateforme à Kidal par la CMA avec la complicité passive de la Communauté internationale comme ce fut le cas à Ménaka et à Anéfis ? La classe politique, toutes tendances confondues, va-t-elle s’accommoder éternellement des petits caprices de la CMA ? A quand le retour de l’administration et des FAMas à Kidal et partout au nord du Mali ?
La tension entre le GATIA et le HCUA consécutive à la gestion locale de Kidal n’est qu’un prétexte pour la CMA de demander le départ du groupe jugé pro Bamako de Kidal. Le nœud du problème est la guerre de leadership entre les deux tribus les Ifoghas, minoritaires mais puissants et les Imgads majoritaires considérés comme vassaux. En prélude à la mise en place des autorités intérimaires, les Ifoghas et leurs alliés veulent se tailler la part du lion pour rester toujours maîtres des lieux, ce qui n’est pas du goût des Imgads qui militent pour une gouvernance démocratique. Les droits de traversée ont été certainement la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Sinon cette guerre de leadership couvait depuis longtemps entre le Groupe d’Auto Défense Touaregs Imgads et Alliés proche de Bamako et le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad partisan d’une indépendance totale. Devant ce spectacle désolant, la société Civile doit-elle croiser les bras en regardant le Mali se fissurer à cause des intérêts d’une infime minorité qui n’a que faire de l’unité et de la cohésion nationale ?
Non, elle doit s’opposer à tout départ de la plateforme de Kidal surtout quand ce sont les mêmes gens qui n’ont pas souci du Mali qui le revendiquent. La société Civile doit se mobiliser pour dire non à tout retrait d’un quelconque groupe sur une quelconque portion du territoire, mais aussi exiger le retour à Kidal des FAMas et de l’administration. Il faudrait de même exiger la libre circulation de tous les citoyens maliens et de leurs biens sur toute l’étendue du territoire national sans restriction aucune. Le combat pour la patrie est un devoir citoyen qui incombe à tout patriote épris de justice et de paix.
En définitive, quand la nation est en danger tous les patriotes doivent se considérer comme des soldats. Vivement un réveil citoyen comme on a vu ailleurs au Sénégal avec le mouvement « y’en a marre », au Burkina Faso avec le « balai citoyen », pour sauver le Mali de la partition.
Youssouf Sissoko