Au Mali, on est habitué, quand le chef de l’Etat part en voyage, de voir la circulation coupée aux usagers, jusqu’après le passage du cortège présidentiel. Mais, c’est bien la première fois qu’on voit une telle mesure (compréhensible au sol) être transporté dans le domaine aérien. C’est pourtant ce qui vient de se passer, ce dimanche 10 juillet 2016 dans l’après-midi, à l’aéroport Internationale Modibo Keïta où, pour des raisons de voyage du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, la tour de contrôle a refusé le tarmac à un avion de la compagnie Air ivoire. L’avion en provenance de la Côte d’ivoire, devait atterrir à Sénou aux environs de 13h 05 mn. Mais, depuis la tour de contrôle, l’équipage a été sommée de rester dans les airs jusqu’au décollage de IBK air force One. La colère était au maximum au sein des passagers de la dite compagnie, lorsque leur appareil a pu (enfin) atterrir après avoir tournoyé pendant plus d’une quarantaine de minutes dans les airs. «Et si pendant ce temps, on avait épuisé notre réserve en kérosène ?», s’est emporté l’un des passagers, pour qui «leur vie a été mise en danger».
«On nous a montré que, nous qui étions encore dans les airs, notre sécurité ne compte pas à côté de celle du président qui, lui, était encore sur terre», a ajouté notre interlocuteur.
Des aéroports, ça existent partout, et dans des pays plus développés que le nôtre mais où il arrive rarement certaines choses qui se passent à Bamako Sénou. En effet, empêcher le tarmac à un avion qui a parcouru plusieurs kilomètres (parce que telle ou telle personnalité doit voler au même moment) il faut l’avouer, est une chose qu’on peut bien ranger dans une rubrique des faits divers.