Lors d’un point de presse qu’il a animé le Jeudi 07 Juillet 2016 au Carrefour des jeunes de Bamako, Rast Bath n’est pas passé par mille chemins pour mettre le Premier ministre dans de beaux draps. « Le PM est pris en flagrant délit de détournement de denier public. Sa reconduction est une preuve de l’impunité de la corruption…. Ce PM est la plus grande déception du peuple malien».
A ses dires, «le constat de la situation général du pays nous amène à dire que la santé n’est pas au rendez-vous, la sécurité encore moins, la justice a repris de plus belle sa partialité, son arbitraire au profit des riches et au détriment des pauvres ; pareil pour la gouvernance. Et la personne chargée de veiller sur l’équipe, c’est le Premier ministre. Nous avons constaté qu’il n’ya pratiquement pas de vision, de politique cohérente. Au-delà, on a décelé dans le mode de gestion du PM un manquement extrêmement grave qui aujourd’hui font que l’on se demande si on un dans un Etat ».
Le Premier ministre, poursuit-il, est aujourd’hui la plus grande déception du Mali. Il a été pris en flagrant délit de violation de l’article 107 du Code pénal c’est à dire atteinte aux biens publics.
«Il y a presqu’un an soit en Août 2015, le PM a effectué un voyage médical en Algérie. Pour l’occasion, l’Etat du Mali a affecté un avion privé à 60.000 Dollars. Il était accompagné par son aide de Camp, deux agents de sécurité en plus de son médecin personnel, Dr Dembélé. L’Etat du Mali lui a donné de quoi assurer le séjour pour la délégation (l’hébergement dans un hôtel 5 étoiles, les frais médicaux). A son arrivée, les autorités algériennes informé de sa venue et proposé une résidence présidentielle près de l’hôtel ORACI où ont lieu les négociations inter-maliennes dans le cadre de l’accord d’Alger. Pendant 6 jours, c'est-à-dire du Samedi au Jeudi, les visiteurs ont été entièrement pris en charge par l’Etat Algérien. Au retour, ils ont emprunté Air Algérie (Classe Affaire) à hauteur de 2 millions F CFA au lieu d’un avion présidentiel affrété à 17.000.000FCFA à l’Etat.
Mais le montant débloqué par le Budget national pour la prise en charge de la délégation n’a pas été reversé dans le trésor conformément aux règles régissant les finances publiques. Cet argent a pris une autre direction».
Et pourtant ajoute l’orateur, le Premier ministre a une prime de souveraineté qui était de 1.000.000FCFA, mais l’actuel PM l’a augmenté à 3.000.000FCFA qu’il a encaissé pour ce voyage.
Comme si cela ne suffisait, poursuit-il, lors de ses voyages au Niger et au Rwanda où il a participé à l’investiture du nouveau Président Rwandais, le premier ministre Modibo Keita a commis les mêmes actes. C’est seulement en Côte d’Ivoire que l’hébergement du Premier ministre seul a été pris en charge par l’Etat Ivoirien et les autres ont été logés à l’hôtel Ivoire. A cette date, aucune facture n’a été reversée au trésor public.
Il a ouvert une brèche pour rappeler qu’après la visite de Moussa Mara au Maroc à l’époque Ministre de l’Urbanisme et de la politique de la ville, ce dernier a reversé les frais d’hôtel et de restauration au trésor public. Il a gardé seulement les primes dues aux membres de la délégation. « Au moment des faits, Mara avait 35 ans et ce PM a aujourd’hui 70».
« Ce qui est d’ailleurs contraire à ses propos de déclaration de politique générale où il avait prôné la probité, l’honnêteté. Nous exigeons le remboursements de tous ces frais non utilisés ». Et d’inviter les organisations engagées dans la lutte contre la corruption à porter plainte contre le Premier ministre Modibo Keita.
Et aussi au Procureur général d’ouvrir une enquête pouvant conduire à son arrestation pour détournement de biens publics ( Art 107 du Code pénal) qui stipule : «tout fonctionnaire civil ou militaire ,tout agent de l’Etat ,des collectivités publiques ou des organismes visés à l’article précédent ,qui aurait porté atteinte aux biens publics par l’un des moyens suivant :soustraction frauduleuse, détournement ou abus de confiance ,escroquerie ,faux et usage de faux ,autres malversations sera puni des peines prévues au présent article.
Lorsque le montant du préjudice est inférieur à dix millions de francs, la peine sera de un à cinq ans d’emprisonnement ; lorsque le montant du préjudice est égal à dix millions, mais inférieur à 20 millions de francs CFA , la peine sera de cinq à dix ans de réclusion ; lorsque le montant du préjudice est égal ou supérieur à vingt millions de francs, mais inférieur à cinquante millions de francs , la peine sera de cinq à vingt ans de réclusion ; lorsque le montant est superieur à cinquante millions de francs ,la peine sera la réclusion à perpétuité ».
« Cela est un acte d’une gravité extrême, conclut-il. Si le Premier ministre arrive à se donner à de telles pratiques cela veut dire que le Chef a perdu l’autorité morale. Au regard de tous ces faits renchérit Rast Bath, «sa reconduction au poste de PM est une preuve de l’impunité, de la médiocrité, de la corruption et de l’immoralité». C’est une déception pour le peuple malien».
Coulou