Au Mali, l’entrée des groupes armés au gouvernement n’est ni un problème et ni la solution au problème. Du déclenchement de la rébellion au Mali en juin 1990 au 7 juillet 2016, nous avons constaté que le Mali tourne en rond et c’est le cycle de l’impunité. Toutes les ressources du pays sont détournées par un petit groupe d’individus avec la bénédiction de leurs lobbys et de ceux qu’ils ont portés au pouvoir.
L’avènement du président Alpha Oumar Konaré au pouvoir et son entrée au palais de Koulouba, le 8 juin 1992, avait vu les premiers décrets pris dans ce sens. Un décret a été pris pour amnistier le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré de novembre 1969 (date de son incorporation dans l’armée malienne) au 8 juin 1992.
Les différents groupes armés ont été intégrés dans les forces militaires et paramilitaires, dans la fonction publique en foulant au pied la loi dans ce domaine. Des services et des projets ont été créés et dirigés seulement par les ethnies et tribus des groupes armés.
Du massacre de Bamba en passant par celui de Fafa et les évènements du 23 mai 2006, c’est toujours l’impunité qui règne au Mali. Avant, la France tirait le bout de la rébellion au Mali par l’intermédiaire de ses compatriotes à travers leurs ONG comme Médecins Sans Frontières. Aujourd’hui, elle a passé par l’ONU pour imposer ses idées et sa recolonisation sur le Mali.
Depuis juin 1990 et surtout avec l’avènement des «démocrates sincères et patriotes convaincus», ce sont les ressources du Mali qui sont pillées par une minorité avec la complicité de certains cadres et dirigeants du Mali.
Combien de morts avec les différents soulèvements de feu Ibrahim ag Bahanga ? Combien d’agents de forces armées et de sécurité ont été tués par les actions de ce groupe ? Combien de millions ont été donnés en rançon sous le président Konaré jusqu’au général ATT ? Combien d’infrastructures ont été détruites par ces groupes armés ?
Après tout ça, on crée des commissions de dialogue et de réconciliation, un grand staff avec des ressources énormes : salaires, frais de déplacements, primes de téléphones, etc. L’autre jour, quand le président IBK avait nommé le général de police Mahamadou Diagouraga comme son Haut Représentant pour la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, le premier travail du ministre de la Fonction publique, chargé des Relations avec les institutions, c’est de prendre un décret fixant le nombre de son personnel, son salaire, ses primes, le coût de son téléphone, etc. Tout ça, pour la paix. Elle est encore à l’horizon. Depuis juin 1990, le Mali cherche la paix.
La composition du nouveau gouvernement prouve que le «Kilimandjaro» a accouché d’une petite souris. Qu’est-ce que la présence d’Amadou Koïta au gouvernement va apporter comme changement au peuple du Mali ? Il va seulement arrêter de critiquer le président IBK sur les antennes des radios FM du Mali. Il n’a ni la qualité intellectuelle, ni morale pour apporter quelque chose de positif aux Maliens. On dira seulement dans l’histoire politique du Mali qu’il a été ministre.
Pour être ministre au Mali, les Maliens ont dépassé le record des Zaïrois (Congolais) sous Mobutu. Quand M. Laurent Désiré Kabila était à 50 km de Kinshasa (1997) et Mobutu forme un nouveau gouvernement et il a eu des candidats. Amadou Koïta a trahi ses amis de l’opposition et dans ce cas, ils sont les mêmes. N’importe qui, parmi les politiciens maliens à sa place, allait faire la même chose.
Le PARENA de M. Tiébilé Dramé avait fait la même chose au dernier mandat du général- président ATT. Tous les politiciens maliens issus de ce qu’on appelle mars 1991 sont les mêmes. En fait, ils sont tous disqualifiés, ils n’ont rien à proposer au peuple malien. Ils ont fait seulement de la politique un groupement d’intérêt économique.
Le président IBK, s’il a vraiment un vrai sens élevé pour l’intérêt du Mali, n’a pas besoin de ces politiciens pour faire sortir le Mali du trou. Il y a de grands cadres dans ce pays, à qui on ne reproche rien et qui peuvent apporter quelque chose au peuple malien.
Mais, l’habitude est une seconde nature. Les Francs-maçons vont mourir ensemble. Un proverbe des Songhoïs dit que le «nénuphar ne donne que du nénuphar».
Encore, «personne ne peut attacher une petite biche sur sa mère pour la traire car il va sauter». Les Francs-maçons sont solidaires les uns des autres.
Au président IBK, les Maliens avaient lancé en 1990-91, le slogan : «anté kôrô fè ; fo kura». Il faut du sang neuf pour faire avancer le Mali.
Les rebelles de la CMA ont quitté l’Azawad pour le Mali. Quelle honte ! S’ils ont crié sur tous les toits qu’ils ont été dominés par les Noirs du Sud, en nommant tout le nord du Mali Azawad sans consulter la majorité non armée, ils ont fait aussi de la domination. Nous avons eu l’occasion de le dire plusieurs fois ; quand il y a une querelle entre deux individus ou des groupes d’individus, il faut laisser la place à la réconciliation.
Mme Nina Walett Intallou n’a aucune moralité pour siéger au sein d’un gouvernement du Mali. La noblesse est aussi dans le langage et le comportement. Ce sont les mêmes membres de la CMA qui, à l’occasion des «fêtes d’anniversaire» de leu Etat «fantôme Azawad», avaient marché sur le drapeau du Mali à Kidal.
Aujourd’hui, ils sont membres du gouvernement du Mali. C’est une autre page de l’histoire politique du Mali qui s’ouvre. Mais, le chemin pour la paix est très longue car il y a dedans ceux qui avaient allumé le feu : nous avons nommé la France. Elle est là avec ses amis de l’Europe pour y demeurer éternellement.
Pour la paix au Mali, le président IBK aurait dû chercher à discuter avec Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa. Mais, il ne peut pas le faire parce que ce n’est pas de l’avis de ses maîtres français. Ah ! La seconde colonisation du Mali en plein troisième millénaire !
Si les Maliens pouvaient comprendre leur situation d’aujourd’hui : de l’indépendance à l’occupation ; de l’indépendance à la recolonisation ! A quand la paix au Mali?
Yacouba ALIOU