Le Mali vient de retourner à l’état bestial, avec l’agression inqualifiable du Président de la République, Dioncounda Traoré, le lundi 21 mai 2012, dans son bureau à Koulouba. Cet acte ignoble, digne des animaux malades de la peste, dépasse tout entendement. Seulement voilà: il ne devra pas rester impuni. Ses auteurs devront être rapidement recherchés, et châtiés conformément à la loi. Nul n’est au dessus de celle-ci. Et, comme le dit l’adage, dura lex sed lex (la loi est dure, mais c’est la loi).
Les auteurs sont connus et notre excellent confrère L’Essor, le quotidien national, dans sa parution du mardi 22 mai 2012, sous le N°17190, a écrit: «les manifestants sont, pour la plupart, des militants d’associations, comme la Coordination des associations patriotiques du Mali (COPAM), Yéré Wolo Ton, ou encore Appel du Mali. La marche a drainé plusieurs centaines de personnes, en majorité des jeunes. Parmi les marcheurs figuraient également des dissidents du Conseil national de la jeunesse du Mali, du Syndicat national de la police, des militants du MP22 et des militaires en civil».
Voilà qui est clair, ne cherchons pas plus loin. Ce sont ces organisations qui doivent répondre, en premier lieu, de l’agression de Dioncounda Traoré. Notre gouvernement qui ne gouverne pas, apparemment complice de la situation avec la bénédiction du CNRDRE, devra répondre, en second lieu, de ce forfait. Lui qui a été incapable d’empêcher une marche non autorisée, c’est-à-dire improvisée, et, surtout, incapable de protéger la Première institution de la République, la Présidence, qu’incarne Dioncounda Traoré. Dans le meilleur des cas, le ministre en charge de la Sécurité et son homologue de la Défense doivent rendre des comptes, et même rendre leurs portefeuilles. Ils sont tous deux issus des rangs du CNRDRE, donc aux ordres du Capitaine Sanogo, considéré désormais comme un ancien président. C’est dire que Sanogo lui-même a une responsabilité évidente dans les évènements de lundi. Sa condamnation de l’acte ne l’absout nullement. En fait, il emploie un double langage: d’un côté, il signe un accord avec la CEDEAO pour obtenir un statut qu’il ne mérite pas et, de l’autre, il se fait désigner (et non élire) par des organisations de la société civile soutenues par des partis peu représentatifs, comme Président de la transition. Quel paradoxe!
Dans cette logique, la CEDEAO doit revoir sa copie et Dioncounda Traoré ne pas promulguer la loi d’amnistie, mais la renvoyer à l’Assemblée Nationale pour une seconde lecture, à remettre aux calendes grecques. A la guerre comme à la guerre! Si Sanogo reconnait la décision de sa Convention nationale souveraine (elle a été boudée par le RPM parce que non convoquée par des autorités légales), qu’on lui retire son statut d’ancien Président, arbitrairement obtenu. Et que la CEDEAO et l’ONU envoient des troupes pour sécuriser la transition au Mali, n’en déplaise aux fâcheux. De plus, les institutions internationales devront prendre des sanctions, non pas contre le Mali mais contre ceux qui freinent la bonne marche de la transition, civils comme militaires, en les empêchant de sortir du pays, eux aussi bien que leurs familles, comme l’Ambassade de France l’a fait à l’endroit du lieutenant Konaré, n°2 de la junte, pour documents non conformes. Ceux d’entre eux qui ont des comptes à l’étranger, Me Gakou et d’autres, se verront refuser l’accès à ceux-ci. C’est seulement par ce type d’actions ciblées qu’ils dilueront leur vin d’un peu d’eau.
Plus jamais ça! Sinon, bonjour le chaos au Mali, au revoir la démocratie et place à la République de l’Azawad à Tombouctou, Gao, Kidal et pourquoi pas, comme l’a dit récemment le Pr Ali Nouhoum Diallo, jusqu’à Diboli!