Les acteurs humanitaires gouvernementaux et de la société civile malienne sont réunis depuis hier pour 5 jours d’atelier sur la gestion et la coordination du déplacement en cas d’urgence, avec pour objectif de contribuer à renforcer les capacités du gouvernement et autres acteurs impliqués dans la gestion du déplacement forcé au Mali.
Organisé et financé par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), cet atelier fait suite à une demande de la Direction nationale du développement social pour un support technique du fonds de développement de l’OIM en vue de renforcer les compétences des acteurs maliens impliqués dans la gestion de la migration forcée.
A en croire la commission pour le mouvement des populations, il y a encore au Mali 52.163 personnes déplacées internes (PDI). Cela représente, selon l’ OIM, une augmentation du nombre de PDI dans la région de Gao particulièrement dans le cercle de Ménaka qui a enregistré 2 280 PDI suite aux conflits entre les communautés Daoussak et Tamashek à Inekar Ouest dans la commune rurale de Ménaka.
La protection de l’enfance, la violence basée sur le genre, la gestion de l’information sont entre autres sujets sur lesquels la formation va porter. Ces sujets, selon le chef de mission de l’OIM, Bakary Doumbia, sont ceux considérés « comme prioritaires lors des rencontres préparatoires avec les institutions maliennes pour l’évaluation des besoins d’apprentissage organisées en mai dernier ».
M. Doumbia a aussi témoigné du dynamisme de la coopération active entre l’OIM, le gouvernement malien, les organisations internationales ainsi que les Organisations non-gouvernementales.
Quant au Directeur national du développement social, Ibrahim Abba Sangaré, il a rappelé la pertinence de la politique humanitaire adoptée par le gouvernement en décembre 2015 laquelle, selon lui, est « un ensemble coordonné d’actions et de mesures destinées à améliorer la situation des populations, en général et surtout les groupes ethniques vulnérables, en particulier afin de soulager leur souffrances et corriger les disparités sociales ».
Toutefois, il a reconnu que nombreux parmi ces populations « sont poussés à des déplacements forcés à cause des conflits, des violations des droits de l’Homme, des désastres naturels, de la pauvreté ». Mais M. Sangaré a assuré que le département en charge des questions humanitaires a mis en place l’être humain, son bien-être et ses droits fondamentaux au centre de ses préoccupations et entend partager ces valeurs et principes avec tous ses partenaires.
Les formations à l’occasion de cet atelier vont également permettre de comprendre les dimensions et la complexité du phénomène de la migration forcée ; l’analyse des différents niveaux de coordination et les outils pour une coordination plus efficace, y compris la gestion de l’information. Partager une compréhension commune des rôles et responsabilités des différents acteurs, définir le cadre juridique et de mise en œuvre sur le terrain de la protection, discuter de l’approche participative et comment l’intégrer dans la gestion des déplacés sont, aussi, entre autres objectifs spécifiques de cet atelier.
K.DIAKITE