Depuis quelques heures, la situation de la marche à Gao qui a eu un bilan regrettable, anime les débats à tel enseigne que beaucoup de nos compatriotes ont, laissé la passion prendre le dessus. Comme d’habitude quand la République a mal, je me permets avec l’indulgence des uns et des autres, de m’exprimer dans le but d’appeler à l’apaisement.
Que s’est-il réellement passé ce mardi à Gao ? Qui a fait quoi ? Qui a intérêt finalement à ce que notre pays plonge dans une crise interne ? Les réponses à ces questions, qui ne viennent que de mon constat, et des témoignages moins passionnés, méritent cependant d’être apportées.
Seulement voilà quelques mois plutôt, alors que l’on s’acheminait vers le processus d’intégration dans l’Armée, la Police et la Garde nationale, plusieurs des jeunes de Gao décidèrent de marcher pour réclamer cette intégration, prévue par l’accord pour la paix et la réconciliation. Le refus du Gouverneur qui, selon des mes sources, était lié à l’état d’urgence en cours, a été mal perçu à Gao.
Par la suite, des hommes politiques dont le seul but était de mettre frein au train de l’accord pour la paix et la réconciliation en panne, décidèrent eux aussi, d’instrumentaliser les jeunes avec lesquels, ils virent l’Etat comme ennemi commun.
Dans les rues de Gao, bien des jeunes ont été aperçus avant la marche, en train de s’entretenir avec ceux qui maudissaient la mise en place des autorités intérimaires. C’est bien leur droit. Mais ce qui est irritant dans cette affaire, c’est surtout que le politique qui compte assouvir ses désirs politiciens et qui part à la recherche de cette jeunesse qu’il instrumentalise à ses propres fins.
Il faut le reconnaitre, même si, se faire recruter dans l’Armée ou la Police est un droit que chacun de nous, Malien, peut se prévaloir, le fait d’utiliser les jeunes pour les envoyer à la marche dans une localité où les armes circulent comme des arachides, n’est pas à encourager. Analysons objectivement !
Encore, autre chose qui m’a cabré, c’est lorsque j’ai visionné une vidéo complètement truquée, mettant en scène des forces de l’ordre en train de tirer sur les manifestants comme à la guerre. Ainsi, cette vidéo qui est, et circule jusqu’à l’heure où nous sommes sur les réseaux sociaux, est un montage. Suivez mon regard : Dans ses 10 premières secondes, c’est bien des éléments de l’Armée au bord d’un pick-up qui tirent à l’Arme lourde. A la reprise après les dix secondes, c’est une foule qu’on aperçoit se déchainer dans une ruelle où on n’aperçoit plus la troupe qui tirait sur les manifestants. Autre erreur, ce véhicule et la rue dans laquelle il a opéré ne seront jamais aperçus jusqu’à la fin de cette vidéo prise, selon ses auteurs, au même endroit. Alors qu’il s’agit d’un trucage liant une vidéo de l’Armée en guerre contre les djihadiste à Gao (en 2014) et des images des marcheurs du mardi 12 juillet 2016. Visionnez vous-mêmes pour voir…
Enfin, il me plait, vu mon âge, (de plus de soixante ans), d’appeler les Maliens à dépasser les histoires de personnes mais à regarder la patrie qui a assez d’ennemis et a le mérite d’être accompagnée, voire sauvée à temps.
Le Gouvernement a très vite lancé un message d’apaisement tout en promettant des enquêtes impartiales. Une délégation spéciale se rendra sur Gao pour assister les populations. Cela voudrait dire que la vérité et toute la vérité sera sue dans les tout prochains jours et tous les responsables de ce qui s’est passé ce jour regrettable, doivent payer pour ce qu’ils ont fait.
Vive le Mali, Vive la paix et la Réconciliation !
Mamadi Cissé, enseignant à la retraite
Contact: madicisse2009@gmail.com