Le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme sont intimement liés. Le phénomène a pris de l’ampleur dans le monde. Selon le président de la Cellule nationale de traitement des informations financières(CENTIF), M. Marimpa Samoura, le phénomène fait annuellement perdre plus de 1500 milliards de dollars à l’économie mondiale.
Le phénomène de blanchiment prend de l’ampleur dans le monde et constitue une source de déséquilibre économique. Et, à en croire le président du CENTIF, les montants annuellement blanchis sont estimés environ à 1500 milliards de dollars, soit 6 fois l’aide publique au développement.
La CENTIF, selon M. Marimpa Samoura, a reçu au total plus de 200 dossiers sur le blanchiment des capitaux. Et «sur ces dossiers, 23 ont été transmis à la justice pour, seulement 4 condamnations», regrette-t-il. Selon lui, le CENTIF n’a pas la compétence de révéler les noms des personnes impliquées dans le blanchiment de capitaux. «La CENTIF fait un travail confidentiel», a-t-il expliqué.
Au cours d’un atelier organisé pour la presse, M. Simpara a souligné que le blanchissement des capitaux et le financement du terrorisme sont intimement liés.
Mais, le phénomène est très mal perçu par le citoyen malien. C’est pourquoi la Cellule a organisé, jeudi 07 juillet 2016, un atelier en faveur des journalistes.
«Le détournement de bien public, la corruption et l’évasion fiscale, constituent des sources de blanchiment dans un pays. Pour connaitre ce phénomène néfaste, il ya lieu d’imprégner les hommes de média sur les concepts de blanchiment», a déclaré d’entrée de jeu le président de la CENTIF, Marimpa Samoura.
Disposant d’une loi uniforme, une législation qui innove en fusionnant la lutte contre le blanchiment des capitaux et le terrorisme, le Mali est bien outillé pour faire face à ce phénomène. En plus de cette loi, M. Moumini Guindo (Secrétaire général du ministère de la Justice, des Droits de l’Homme et Garde des sceaux), indique que le Mali compte aujourd’hui 16 inspections judicaires, des structures de contrôle et le Bureau du vérificateur général.
L’inspecteur de police Soulamane Traoré, le magistrat Mamadou Kassogué et Mme Touré Aminata Dembélé étaient les experts désignés par la CENTIF pour animer cet atelier. Ils ont largement expliqué les concepts de base sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme.
Les experts ont donné un aperçu historique du phénomène et son évolution dans le temps et dans l’espace, les techniques et les stratégies adoptées par les criminels financiers, les dispositions juridiques nationales et internationales conçues pour faire face à cette menace grandissante qui perturbe les économies nationales et exposent les pays à une instabilité institutionnelle.
Les journalistes ont été également imprégnés des conséquences néfastes du blanchiment des produits du crime financier sur l’économie de manière générale ; des mesures dissuasives admises à titre préventif ; des sanctions prévues à l’effet de réprimer les contrevenants et de la nécessité impérieuse de la coopération et de la coordination entre les structures internes et externes chargées de la lutte contre le crime transnational organisé.
Au terme des travaux, les experts de la CENTIF et les journalistes ont dégagé des pistes de solutions pour mieux sensibiliser les citoyens sur l’ampleur du phénomène.
Pour ce faire, il a été convenu de porter sur les fonts baptismaux un réseau des journalistes pour la sensibilisation contre le blanchissement des capitaux et le financement du terrorisme.
Aliou Touré