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A la Une: chaos à Gao
Publié le mercredi 13 juillet 2016  |  RFI
Victime
© Autre presse par DR
Victime manifestation Gao




« Une fois de plus, déplore Le Républicain à Bamako, les armes ont crépité dans la cité des Askia et le sang a coulé. Gao, connue pour son intransigeance sur les questions d’intérêt national, verse, encore, son sang pour le Mali. Quatre morts et plus d’une trentaine de blessés, c’est le bilan provisoire de la répression de la manifestation des jeunes de Gao contre les autorités intérimaires. Des autorités intérimaires décriées par l’opposition politique et la société civile malienne qui estiment que c’est un pas de plus vers la partition du Mali. » Et Le Républicain de s’interroger : « pourquoi le gouvernement malien a eu recours à une force illégale et excessive pour réprimer la manifestation ? D’où est venu l’ordre ? Les Maliens sont dans l’incompréhension et dénoncent l’irresponsabilité des autorités maliennes. Le manque d’autorisation de la marche ne saurait expliquer cette folie meurtrière. »

L’Indicateur Renouveau, autre quotidien malien, hausse le ton : « si le gouvernement a cédé à la pression de la communauté internationale au service des ex-rebelles, cela ne risque pas d’être le cas des populations de certaines localités du Nord. Les jeunes de Gao viennent de rappeler qu’ils ne sont pas prêts à courber l’échine devant ceux qui ont coupé des mains et flagellé des femmes ou sevré les jeunes de tout divertissement durant les longs mois de l’occupation […]. Lors de leur première manifestation, ils sont donc 4 à avoir perdu la vie. Et ils risquent, prévient L’Indicateur Renouveau, de n’être que les premiers morts des autorités intérimaires puisque le risque d’affrontement est pesant dans d’autres régions septentrionales. »

La voie des élections ?

En effet, cette colère populaire ne date pas d’hier dans le nord du Mali, souligne le site d’information Guinée Conakry Infos. « Pour beaucoup l’accord de paix d’Alger est boiteux et fait plutôt la part belle aux rebelles. Ainsi, pour la plupart des jeunes, pour se faire désormais respecter au nord du Mali, il faut posséder des armes, sinon, votre vie est à la portée des fusils. Des frustrations sont nées de cette situation politique volatile, où le pouvoir d’IBK, la Minusma[i] et toute la Communauté internationale peinent encore à pacifier la région. Des soubresauts comme ceux d’hier viennent rappeler que le nord du Mali est loin de la paix. Que les problèmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des groupes armés, malgré les belles proclamations, sont encore bien présents, car les jihadistes sont encore puissants et leurs réseaux connaissent même des regains de vitalité. »

Pour Le Pays au Burkina, « Bamako gagnerait à privilégier le dialogue plutôt qu’à bander les muscles. Car, cette affaire peut réveiller les vieux démons qui, on le sait, ne dorment toujours que d’un œil. […] Une meilleure sensibilisation aurait sans doute contribué à éviter les querelles de chiffonniers auxquelles on assiste, estime le quotidien ouagalais. Si rien n’est fait dans le sens d’amener les populations concernées à trouver un consensus, le processus sera voué à l’échec. Comment ces autorités pourront-elles travailler dans un climat hostile ? Bamako aurait dû emprunter la voie des élections, estime encore Le Pays, pour permettre aux populations de choisir librement les hommes et les femmes à qui elles veulent confier leur destin. Cela leur aurait donné plus de légitimité et de légalité. Si Bamako avait opté dès le départ pour une telle démarche, on n’en serait peut-être pas là. »

Pourrissement…
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