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Le Républicain N° 4555 du 1/2/2013

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Assarid Ag Imbarcawan, Vice président de l’Assemblée nationale / « Il y a trois conditions pour dialoguer avec le MNLA… »
Publié le mercredi 6 fevrier 2013  |  Le Républicain


© aBamako.com par sissoko alou
Assemblée nationale : Les députés votent un nouveau projet de loi proposé par le ministère de la justice et la prorogation de leur mandat
Jeudi 28 juin 2012. Bamako Siège de l`Assemblée nationale. Les députés votent un nouveau projet de loi proposé par le ministère de la justice sur la lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilees. Ils ont égalemnt voté pour la prorogation du mandat des députés. Honorable Assarid Ag Imbarcaouane, 2eme vice-président de l`Assemblée nationale.


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Sur la question du dialogue politique et de la reconquête de l’intégrité territoriale, Assarid Ag Imbarcawan, 2ème Vice président de l’Assemblée nationale, nous a confié ses points de vue. Républicain jusqu’aux ongles, cet élu du nord nous entretient de ce que représentent le MNLA, Ansar Dine et le Mujao pour les populations de cette partie du Mali. Pour lui, il y a des conditions pour accepter le MNLA à la table du dialogue politique. A lire !

Le Républicain : La préoccupation reste encore le tissu social malien, quel dialogue politique au Mali ?

Assarid Ag Imbarcawan : Je ne sais pas qu’est ce que vous appelez le tissu social, par ce que ce que les medias internationaux disent, qu’il y a un véritable problème entre les populations du nord et celles du sud, n’est vraiment pas exact. Il n’y a pas de problème entre les populations du nord et celles du sud. Il n’y a même pas de problème entre les populations qui vivent dans le nord du Mali. S’il y a un problème, un véritable problème pour lesquels il faut certainement trouver la solution un jour, c’est celui entre les populations du nord et les différents mouvements qui ont occupés Gao, Tombouctou et Kidal. Il y a des véritables problèmes entre les populations du nord et le MNLA, le MUJAO, l’AQMI et Anssar Eddine. Donc c’est ça le véritable problème qui existe, tout le reste est surmontable.
Pour résoudre ce problème qui concerne les populations maliennes, quel dialogue avec le MNLA ?

Je crois vraiment que notre position est tout à fait claire par rapport a cette question de dialogue avec le MNLA. Par ce que les medias français continuent de dire que le MNLA est représentatif des populations du nord, qu’ils sont les véritables représentants des populations du nord. Je pense que nous l’avons dit à son temps il y a très longtemps que le MNLA ne représente que lui-même. Mais je pense que vous avez écouté très largement l’interview qui a été donnée par le président de la république du Niger. Tous ceux qu’il a dit sur cette question, c’est notre position et c’est notre point de vue. Le MNLA ne peut pas représenter les populations de la région de Kidal à fortiori nous les populations des régions du nord. Donc pour ce qui est du dialogue possible avec le MNLA, à cet instant précis où je vous parle, je pense qu’il est extrêmement difficile de l’entreprendre.
Pourquoi ?

Pour la simple raison que les conditions qui ont été fixées par le Président de la république du Mali, par la communauté internationale, par nous mêmes, par la classe politique malienne, n’ont pas été remplies. A savoir que le MNLA s’inscrive dans la République du Mali, qu’il accepte la laïcité de notre pays et qu’il dépose systématiquement les armes. C’est quand ils vont remplir ces trois conditions qu’on va commencer à se donner bonjour.
Pas plus tard qu’hier, le porte parole du MNLA disait sur Rfi que l’heure n’est pas venue de déposer les armes. Que répondez-vous ?

Celui que j’ai entendu parler, il fait de la diversion. Nous faire croire qu’ils ont pris quelqu’un d’Ansar Eddine ou de MUJAO et qu’ils ont pris de gros poissons, ce qui veut dire qu’ils sont au coté de l’armée française dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Je pense que tout ça c’est du cinéma. S’ils étaient des gens engagés à lutter contre le terrorisme, ils l’auraient fait depuis très longtemps. Pour la simple raison que ce sont eux qui ont fait rentrer les terroristes dans la ville de Gao, dans la ville Kidal et dans la ville de Tombouctou. Donc en réalité, ils ont servi comme Toumani Djimé Diallo l’a dit, comme « cheval de Troie » et bien pour les terroristes dans les régions du nord. Donc je pense que tous ceux qu’ils sont entrain de dire, ce n’est que du saupoudrage, ils savent véritablement où se trouvent les terroristes. Mais j’ai la conviction profonde qu’ils ne vont pas donner le maximum d’informations aux français qui probablement leur font un tout petit peu confiance pour que la France avec l’armée malienne, les armés africaines viennent à bout du terrorisme. Donc je pense que tous ça c’est du saupoudrage et j’ai la conviction profonde que tôt ou tard la France comprendra véritablement de quoi il s’agit.

A Kidal le Mnla cohabite avec le MIA (mouvement islamique de l’Azawad) sans heurt. Quelle commentaire faite vous de cette cohabitation ?

Je ne sais pas comment se fait cette cohabitation, j’ai appris que les deux groupes sont à Kidal. D’un côté il y a le Mnla et de l’autre le mouvement islamiste de l’Azawad (MIA). Pour ma part, je pense qu’aucun militaire de la communauté internationale, ni de la France, ni de la Misma, ni du Tchad ne doit faire confiance à ces gens qu’il y’a de cela seulement une quinzaine de jours étaient avec Aqmi qui a terrorisé systématiquement la zone sahélo saharienne de notre pays. Je pense pour ma part, que la présence de l’armée française et de toutes ces armées dans un environnement où ces gens sont assis, entrain de se reposer tranquillement est inacceptable.
Vous parlez du MIA ?

Je parle des deux, je ne fais pas de différence entre les deux MIA et MNLA. Tout ce qui s’est passé dans le nord de notre pays a été créé par les responsables des deux mouvements (que je connais de A à Z) Mnla et Ansar Dine, ou MIA.

Que pensez-vous de l’arrestation des leaders d’Ansardine et du Mujao par le Mnla ? Est-ce une opération de charme pour tromper la France ?

C’est une opération de charme. C’est une opération très bien organisée. Je vous ai précisé que si le Mnla ou le MIA avaient la volonté de nous attraper des terroristes, ils savent tout de suite là où ils sont, au moment où je vous parle. Ils savent où ils se cachent. Donc tout ça n’est que saupoudrages. Ce n’est que des mises en scène de nature à nous faire croire qu’ils sont de très bonne volonté mais je pense que nous même, la France, la communauté internationale, nous avons les ressources nécessaires pour nous permettre un jour de mieux comprendre leur comportement.

Concernant l’après guerre, est-ce que vous avez un commentaire ?

Après la guerre nous avons besoin de réconcilier l’ensemble des populations. Nous avons besoin de créer un climat saint dans toutes les régions du nord du Mali. Nous avons besoin de faire revenir l’administration. Nous avons besoin de faire revenir les services de sécurité.

Nous avons besoin de faire revenir avec force l’armée malienne et l’installer sur l’ensemble des zones de ces trois régions. Cette histoire de désengagement militaire, je crois qu’il ne faut plus en parler et ensuite aller vers l’organisation d’élections crédibles et transparentes afin de prendre les vrais responsables de ces populations du nord du Mali.

L’armée malienne semble accéder à la mise en garde du Mnla de ne pas venir à Kidal. Est-ce cela un fait admissible ?

Non je suis sûre que l’armée malienne n’a pas accéder. J’ai la conviction profonde que les dirigeants de l’armée malienne ne sont pas d’accord avec le fait qu’on les empêche de rentrer à Kidal, parce que le Mnla dit qu’il ne veut pas voir l’armée malienne. J’ai la conviction profonde que c’est par respect pour l’armée Française qui est venue nous aider.

C’est par respect à cette armée que les éléments de l’armée malienne n’ont pas encore insisté. Mais je pense que si cela perdure, une solution sera trouvée à la question.
La France nous a aidés à conquérir le territoire mais ce n’est pas compréhensible que Kidal fasse exception ?

Je crois que la France est très claire, le Président de la République de France a dit très clairement qu’il n’a pas à dire aux Maliens avec qui ils vont parler. Et qu’il ne fera rien sans l’armée malienne sans les autorités politique du Mali. Les choses sont très claires. Maintenant les gens qui pensent que la France soutient x ou y par rapport à telle ou tel... , ce que la France souhaite c’est le Mali, l’intégrité territoriale du Mali, c’est la paix au Mali, c’est la paix dans la zone sahélo-sahélienne, c’est l’éradication systématique du terrorisme, c’est ce que la France souhaite.

Que pensez-vous de la reconquête de ce qui reste dans la région de Kidal, les massifs montagneux ?

Non, la reconquête n’est même pas finie dans la région de Gao et Tombouctou. Les gens sont simplement rentrés dans la ville de Tombouctou, ils sont rentrés dans la ville de Gao mais les différents cercles et les différentes communes de ces villes-là , la brousse et les zones les plus reculées ne sont pas encore sécurisées, il y a des gens qui continuent encore à circuler dans ces zones-là, des gens du MUJAO et d’ANSARDINE qui continuent à circuler dans le Gourma et dans le Haoussa. Il faut aller vers la sécurisation complète des régions qui sont déjà acquises, notamment la région de Gao et de Tombouctou. Et ensuite quand on va répondre aux différentes questions que l’on se pose au jour d’aujourd’hui par rapport à la présence de l’armée française seule à Kidal, en ce moment il faut libérer systématiquement toute la région de Kidal, et on pourra affirmer sans risque de nous tromper que nous avons récupéré l’ensemble de notre territoire.

Les groupes armés se sont présentement cachés dans les différentes brousses des cercles de Gao et de Tombouctou ?

C’est tout à fait certain. Dès l’instant qu’ils ont compris que l’armée française et les armées qui nous assistent sont capables de faire des frappes, ils vont se disperser et reprendre leurs stratégies. Ils vont former des petits groupes invisibles à l’intérieur des différentes forêts. C’est tout ça qu’il faut rechercher et éradiquer. Et tant qu’on n’a pas tout ça, on ne peut pas dire que la paix est revenue dans ces régions. C’est comme ça qu’il faut voir la situation aujourd’hui. Ils ne peuvent pas circuler avec des colonnes de véhicules simplement parce qu’ils craignent l’armée malienne. Ils craignent les avions qui font des observations et qui prennent des photos. Il faut comprendre maintenant qu’ils vont changer de stratégie et il faudrait que ceux qui mènent des opérations changent également de stratégie et l’adapte à celle des terroristes.

Il y a la question des casques bleus qui vient dans les débats, quels sont vos points de vue là-dessus ?

Moi Assarid, je ne suis pas d’accord avec l’arrivée des casques bleus au Mali parce qu’ils n’apportent absolument rien. Nous avons vu l’expérience des casques bleus dans beaucoup de pays, en Cote d’Ivoire, au Liberia, en République démocratique du Congo (RDC). Je pense que ce n’est pas le moment d’amener les casques bleus au Mali. Probablement le moment viendra où on aura besoin de ces casques bleus, mais au jour d’aujourd’hui, nous avons besoin de récupérer l’ensemble de notre territoire, d’instaurer la paix dans notre pays et d’organiser des élections, et après pour consolider la paix, les casques bleus peuvent venir. Je pense que ce n’est pas nécessaire pour l’instant.

Propos recueillis par Boukary Daou

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