Le jeudi 7 juillet 2016, s’est tenue la rencontre semestrielle entre la Direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) et le Conseil national du patronat du Mali (Cnpm).
Cette rencontre s’inscrit dans le prolongement du dialogue entre le Cnpm et la Bceao suite à une visite du Directeur national de cette dernière, rendue au Président du Patronat. Une audience au cours de laquelle le visiteur du jour a exposé sa vision sur ce cadre de concertation et l’intérêt qu’il pourrait y’avoir à la fois pour la Bceao et pour le secteur privé malien. Ainsi, des pistes de réflexion ont été ébauchées et le cadre a été formalisé par l’instauration d’une rencontre semestrielle entre les deux entités.
Pour le Président du Cnpm, Mamadou Sinsi Coulibaly, la deuxième édition de cette rencontre bipartite s’inscrit dans un cadre strictement économique. Pour cela, elle sera placée, dit-il, sous le signe de la relance de l’économie malienne.
Pour sa part, le Directeur national de la Bceao, Konzo Traoré, dira que ces échanges sur des questions d’ordre pratiques sont liés au fonctionnement de l’économie. Selon lui, le Cnpm et la Bceao ont retenu de façon conventionnelle un certain nombre de thèmes.
A l’issue des échanges, les travaux se sont poursuivis autour des sujets divers et variés qui sont, entre autres: l’évolution de la situation conjoncturelle au Mali à la fin avril 2016; la problématique des règlements d’impôts par virement bancaire; le plafonnement des paiements en espèces; la rénovation du dispositif de suivi de la conjoncture de la Bceao; la situation actuelle et les perspectives du Bureau d’information sur le crédit.
Avant le démarrage des travaux, le chef du service des études et de la statistique, Sékou Amadou N’Douré, a fait une présentation sur la note synthétique de conjoncture établie en avril 2016. Selon lui, l’évolution de la situation conjoncturelle repose d’abord sur l’indice de la production industrielle.
Sur ce point, l‘activité industrielle a enregistré une contraction en avril 2016 par rapport au mois précédent. En effet, l’indice de la production industrielle (IPI) est ressorti à 107,2 points au cours de la période sous revue, après 152,6 points un mois plus tôt, soit un fléchissement de 29,8%.
Cette baisse est essentiellement liée au repli observé au niveau de la branche «Industrie manufacturière» (-70,5%) du fait notamment de l’atonie observée au niveau de la sous-branche «Fabrication de textiles» (-100%), suite à l’arrêt de l’égrenage. Au cours de la même période, il a été enregistré une baisse du volume d’activité au niveau des «Industries extractives» à hauteur de 29.2%.
En variation moyenne sur les 12 derniers mois, l’indice de la production industrielle a affiché une contraction de 0,6% principalement imputable au repli des «Activités extractives» (-10,1%). Quant à la branche «Industries manufacturières», elle a enregistré une progression de 3,7%, en rapport avec la bonne orientation des activités de «Fabrication de produits alimentaires, boissons et tabacs» (+19,7%).
Par rapport à la même période de l’année précédente, la production industrielle a enregistré une contraction de 6,0% en avril 2016, en raison de la baisse des activités extractives (-18,6%). Quant aux branches «Industrie manufacturière» et «Production d’électricité, de gaz et d’eau», elles ont respectivement progressé de 5,5% et 3.2%.
Le second point concerne l’indice du chiffre d’affaires du commerce. Sur ce point, on retient que l‘activité commerciale a progressé (+4,6%) au cours du mois d’avril 2016, avec un indice du chiffre d’affaires du commerce qui s’est établi à 406,5 points contre 388,6 points le mois précédent.
Cette hausse de l’activité commerciale résulte essentiellement de celle des chiffres d’affaires réalisés sur les «Matériaux de construction» (+32,2%) et les «Produits pétroliers» (+3,9%). En glissement annuel, les activités commerciales ont enregistré une variation de +11,3%, du fait notamment de la bonne tenue des ventes réalisées sur les «Produits pharmaceutiques et médicaux» (+33,3%) et les «Produits pétroliers» (+17,2%).
Le prix fait partie de la situation conjoncturelle. A ce sujet, il ressort qu’en avril 2016, le niveau général des prix a enregistré une baisse de 0,2% par rapport au mois précédent, en liaison essentiellement avec les évolutions constatées au niveau des «Produits alimentaires et boissons non alcoolisées» (-0,1%), du «Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles» (-0,4%)», de la «Communication» (-0,8%) ainsi que des «Transports» (-0,3%).
En glissement annuel, il a été observé une variation de -2,5% en avril 2016, en liaison avec la contraction observée au niveau des fonctions «Transports» (-5,7%), suite à la détente des prix des produits pétroliers (-9,4%), «Communication» (-4,7%), en liaison avec l’augmentation des bonus accordés par les opérateurs téléphoniques.
Quant à la suivie des conditions de banque, on retient qu’elles sont restées stables en mars 2016 comparativement au mois précédent. En effet, le système bancaire a octroyé à sa clientèle des concours d’un montant total de 113, 6 milliards de francs CFA à un taux d’intérêt moyen de 8,89%, contre 102,5 milliards au même taux un mois plus tôt. L’allocation des crédits est essentiellement orientée vers le financement des besoins de trésorerie (59,1%).
Ibrahim M.GUEYE