Avant même que la commission d’enquête indépendante ne commence son travail, il est acquis que des porteurs d’uniforme ont tiré à balles réelles sur les manifestants pacifiques mardi à Gao. Quatre personnes ont perdu la vie dans les échauffourées dans la Cité des Askia où des jeunes s’opposent à l’installation des autorités intérimaires, une disposition de l’accord pour la paix. Le lieutenant-colonel Modibo Kouyaté des Forces armées maliennes (FAMa) a confirmé l’information sur les antennes de TV5.
Le gouverneur de Gao, Seydou Traoré, lui, attribue les violences à des groupes armés qui, à l’en croire, sont “une multitude dans la ville, chacun se battant pour ses intérêts”. Un argument très court pour les jeunes de Gao à Bamako, à Tombouctou et à Paris. Ils exigent le départ de l’exécutif régional, le directeur régional de la police, à leurs yeux à l’origine de l’escalade meurtrière.
Au-delà des autorités régionales, un député de la majorité présidentielle accuse deux membres du gouvernement d’avoir dévoyé l’esprit et la lettre de la loi portant installation des autorités intérimaires. Les autorités intérimaires, informe-t-il, ne devaient pas être installées à Gao et à Tombouctou. L’enquête indépendante et impartiale promise par les autorités devra situer aussi la responsabilité des boutefeux tapis à l’ombre à la Cité administrative.
DAK