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Obligés d’assurer la sécurité de leurs ex-geôliers logés dans les Hôtels hics de Bamako: Les membres du collectif des policiers détenus à Kidal dénoncent la politique de deux poids deux mesures de nos autorités
Publié le jeudi 14 juillet 2016  |  Le Pays
Manifestation
© aBamako.com par as
Manifestation organisée par l`association Yèrè Wolo Ton
6 aout 2012. Bamako. Les marcheurs projetaient se rendre à Koulouba pour rencontrer le président de la République Dioncounda Traoré, qu`ils exigent la démission. Un corde constitué d`éléments de la police, de la gendarmerie et de la Garde nationale leur a barré la route à coup de grenade lacrymogène. On se rappelle que le 21 Mai une manifestation similaire avait terminé par l`agression du président Traoré dans ses bureaux au palais de Koulouba.




Dans la perspective de la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, le collectif des policiers maliens retenus à la Kidal à la suite des évènements malheurs de mai 2014 dénonce la présence de ses ex-geôliers dans les Hôtels chics de Bamako.
Depuis quelque temps les leaders de mouvements armés, qui ont semé la terreur dans la partie septentrionale de notre pays, sont de plus en plus présents à Bamako. Ceux-ci sont logés dans les Hôtels chics de la capitale. Ce à la faveur du processus de paix et de réconciliation enclenché par nos autorités après la signature de l’accord entre le gouvernement et les groupes armés, les 15 mai 2015 et 20 juin 2015.
Selon de source proche du collectif des policiers détenus à Kidal à la suite de la visite du premier ministre Moussa Mara en mai 2014. Rappelons qu’au lendemain de cette visite une trentaine d’éléments du Groupement mobile de sécurité (GMS) avaient été déployés dans la capitale de l’Adrar des Ifogas afin de renforcer le dispositif sécuritaire. Après que cette visite ait tourné à un drame à la suite des affrontements meurtriers entre les forces de défense et de sécurité malienne présentent dans la ville et les éléments de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et du Haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA).
Lesquels se sont soldés par un bilan très lourd dans le rang les loyalistes, dont le nombre de victimes n’a pas encore été publié. Au cours de ces évènements tragiques, plusieurs de nos policiers se sont faits prisonniers par les éléments de la CMA et du HCUA. Après quelques mois de détention, ils ont été libérés à la suite d’un échange de prisonniers. Depuis cette datte, ils se sont constitués en collectif afin de rentrer dans leur droit. Dans une correspondance adressée au directeur général de la police, le Commissaire Aliou Koné, alors chef de la mission, a expliqué les conditions de détention. « Au cours de notre mission, nous avons subi de lourdes pertes, en vies humaines, des portées disparues, des blessés graves parmi lesquels certains n’ont pas encore repris le travail. D’autres ont également été pris et gardés en otage durant des mois. Chacun de nous a perdu soit des sommes d’argent probablement soutirées, des téléphones portables et d’autres effets personnels », a-t-il précisé.
Il a également signalé dans sa lettre qu’en partant à Kidal, ses éléments n’ont rien perçu au titre des frais de mission. « Par contre, les éléments de la police nationale affectés à Kidal bénéficiaient d’une prime spéciale d’alimentation dont le montant s’élevait à 36 000 FCFA par mois et une prime de 50 000 FCFA par mois pour leur présence sur le théâtre des opérations. Nos collègues de l’Armée et de l’Administration notamment les agents du Gouvernorat de Kidal, ont bénéficié des promotions, des distinctions honorifiques à exceptionnel », a-t-il dénoncé.
Par sa part, un autre membre du collectif, le sergent Mamadou Kanté a dénoncé le mépris de nos autorités envers leurs préoccupations. Selon lui, depuis leur libération, toutes les démarches entamées par le collectif afin de rentrer dans leur droit sont restées vaines. « La commission chargée d’auditionner les victimes parcourt des centaines de kilomètres pour écouter les victimes du nord du pays alors que les policiers qui ont tous perdu dans cette crise sont tout simplement ignorés », a-t-il laissé entendre.
À le croire, sans aucune réparation et aucune perspective dans la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation issues du processus d’Alger, le gouvernement s’empresse à loger ses ex-geôliers dans les hôtels chics de la capitale en toute impunité. Avant de dénoncer l’humiliation que nos autorités les font subir. Selon lui, la sécurité de ces hôtes de classes est assurée par les éléments du collectif c’est-à-dire leurs ex-prisonniers.

Mama PAGA
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