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Edito : Tout partira de Gao
Publié le jeudi 14 juillet 2016  |  Le Pays
Primature:
© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature.  




Ville martyre, Gao l’a été mardi. Des regroupements de jeunes sortis dans la rue pour défendre l’intérêt national ont été réprimés par les forces dites républicaines de leur propre pays. L’installation des autorités intérimaires prévues par l’accord (Alger) le plus contesté de l’histoire de la rébellion au Mali, en est une cause principale. Cette jeunesse dévouée qui a pu vaincre les forces du mal il y a quelques années, a voulu, à travers cet acte pacifique et patriotique, sauvegarder l’honneur du Mali à travers sa ville.
Les autorités maliennes n’ont trouvé meilleures idées que de donner le feu vert aux forces de l’ordre de tirer sur cette vaillante jeunesse. Et au bout du compte, des morts et des blessés. Cette attitude a nourri la colère de l’ensemble des maliens mais aussi la communauté internationale. Au Mali, des communiqués fusent partout pour condamner le comportement des forces de l’ordre et interpeller l’Etat à assumer son rôle de garant quant à la protection des personnes et leurs biens sur toute l’étendue du territoire.
A Gao ville, le mercure monte. Aux jeunes, se sont associées les mères et ensemble ils ont passé une nuit blanche devant le gouvernorat pour réclamer le départ du Gouverneur et autres commis de l’Etat. Et la révolte continue de sa plus belle manière.
La situation annexe d’autres villes. A Bamako, des jeunes de la Commune V (quartier Mali), ce même jour, bloquent les grandes artères en soutien aux frères de Gao. Sur les réseaux sociaux, d’autres mouvements appellent à des manifestations de soutien. Hier, un grand rassemblement a eu lieu à la Maison des Jeunes ; une manifestation aussi à Paris. Aujourd’hui, une marche est prévue au centre-ville de la Capitale. Et l’exemple sera suivi bientôt dans d’autres contrées du Mali.
Le régime dont la crédibilité et l’aura ont chuté jusqu’au plus bas de l’échelle dans son aventure de se justifier joue à l’amalgame. L’on parle de non autorisation pour la marche et aussi d’Etat d’urgence. Si l’Etat d’Urgence peut empêcher un tel acte patriotique, pourquoi le régime a-t-il laissé les religieux tenir le Maouloud et aussi laissé l’opposition marcher en période d’Etat d’urgence ? C’est le paradoxe ! Dans cette aventure malheureuse, le régime est suivi par, ses alliés d’aujourd’hui, les groupes rebelles qui ont aussi pondu un communiqué dans lequel ils déplorent la situation.
En effet, ces rebelles, sont aussi un point de discorde. La jeunesse de Gao déplore les avantages accordés à ces criminels par l’Etat central au nom d’une paix fantoche. Ces hommes (rebelles) sont la vraie cause de la situation au nord du Mali. Ils doivent répondre de leurs actes inconcevables contre le Mali. Mais le contraire, comme nous le constatons à l’instant, est révoltant et Dieu seul sait à quoi aboutiront ces manifestations qui gagnent le terrain. Gao, l’on s’en souviendra longtemps !

Boubacar Yalkoué
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