Des associations de jeunes, majoritairement de Gao, ont organisé, hier à Bamako, une marche de soutien et de solidarité à l’endroit de la jeunesse de la ville du Nord du Mali, afin d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur les menaces qui pèsent sur les libertés individuelles « chèrement acquises à la suite de la révolution du 26 mars 1991 et consacrées par la Constitution du 26 février 1992 ».
Les marcheurs ont commencé à s’organiser à la place de l’indépendance aux environs de 9 heures. De là, ils ont entamé un défilé avec des slogans sur des banderoles et affiches : ‘Zaa Kossey’ (nom d’un empereur songhaï), ‘Non à la tuerie de Gao’, ‘Trop, c’est trop’, ‘Je suis Gao’, ‘Pour la liberté de manifester pacifiquement’, ‘Pour la paix’, ‘Non à la démagogie et au laxisme’, ‘Non à la ségrégation’, ‘Plus jamais ça’, ou encore ‘Jeunesse de Gao, on est ensemble’.
Et c’est aux environs de 10 heures que les marcheurs sont partis du lieu de regroupement. Encadré par des éléments de la police, de la garde et de la gendarmerie nationale, les manifestants scandaient des slogans comme : « Gao, Gao, Gao », « Non à l’impunité », « Vive la liberté d’expression, de manifester pacifiquement et individuelle…».
Les manifestants sont arrivés au Monument de la paix vers 10 heures 30 mn. Baba Dakono désigné « désigné comme porte-parole » par ses camarades, a lu la déclaration finale. Il a rappelé que « pendant l’occupation des régions du Nord par les groupes terroristes, la jeunesse courageuse a affronté ces envahisseurs ». « Cette même jeunesse a déposé les armes pour l’amour de la patrie et est retournée à une vie civile », a-t-il ajouté avant d’exprimer son incompréhension face « à la répression sanglante de la marche pacifique organisée le 12 juillet 2016 par la jeunesse de Gao pour revendiquer ses droits ».
Présent à la manifestation, le Conseil national de la jeunesse (CNJ) du Mali affichait des slogans unificateurs et de rassemblement. « Le CNJ invite la jeunesse de Gao, la jeunesse malienne à la vigilance et à l’union sacrée pour le Mali ; Invite la jeunesse à la retenue, au calme pour l’intérêt supérieur de la Nation. Unis, nous bâtissons ».
La marche aurait pu tourner court. Prenant le devant de la marche avec deux grandes banderoles, des manifestants ont soupçonné le CNJ de récupération de la marche, entrainant une petite altercation. Tout est rentré dans l’ordre après des explications et l’intervention de la police qui a trouvé les mots justes pour expliquer aux marcheurs qu’ils défendaient la même cause.
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