Les travailleurs maliens de la route Bamako-Koulikoro sont délibérément oubliés quant à la répartition des postes de responsabilités.
Depuis plusieurs années le tronçon Bamako-Koulikoro devient un casse-tête pour ses usagers à cause du mauvais état de la route. Longue d'une soixantaine de kilomètres, la route qui relie la capitale nationale à celle de la 2ème région administrative du Mali était en projet depuis l'ère ATT mais les malheureux évènements de 2012 avaient mis les bâtons dans les roues de l'avènement de sa réalisation.
Pour l'exécution de ce chantier de grande envergure et d'une importance capitale pour les Koulikorois et autres usagers qui sont perpétuellement en proie aux nombreux nids de poule sur le goudron, l'Etat malien, comme s'il n'existait pas d'expertise nationale valable, a attribué toutes les instances dirigeantes de la construction à des expatriés (Sénégalais, Burkinabé, Togolais, Ivoiriens etc.).
Doit-on comprendre que les signatures de conventions sous régionales, régionales et internationales surtout dans le cadre de la CEDEAO constituent une autre forme de colonisation interafricaine?
En tout cas telle est l'impression des travailleurs maliens sur le chantier à tous les niveaux, qu'ils soient topographes, comptables, médecins, ouvriers... Ils ne finissent pas d’en découdre avec les expatriés et sont gratuitement remerciés au gré des humeurs des chefs d'équipe qui sont des étrangers pour la plupart.
Sans mention xénophobe aucune, aux dires de ces travailleurs, le Mali regorge de talents et possède d'ingénieux serviteurs qui ne méritent pas d’être humiliés par d'autres personnes qui ne savent pas mieux faire qu'eux à tous les niveaux de compétences."
La réalisation de cette infrastructure serait facteur d'absorption temporaire du taux de chômage dans le pays si un digne traitement avait été fait des travailleurs. Nous sommes dans un monde compétitif où seulement les meilleurs gagnent et je suis sûr que ce qui nous trimbalent chez nous avec la complicité de nos autorités ne valent pas mieux que nous." se lamente un topographe sur le chantier.
Notre interlocuteur a soutenu ses thèses par la présentation d'une liste sur la manière dont les responsabilités sont partagées au sein du projet. La liste qui nous est offerte sur la distribution hiérarchisée des postes est plus édifiante.
Nous sommes en droit de poser la question suivante: " De quelle autre solution disposent les hautes autorités pour lutter contre le chômage des jeunes s'ils sont des laissés pour compte sur le marché de l'emploi alors qu'ils s'avèrent compétents à beaucoup d'égards?"
Il revient aux autorités maliennes de donner plus de chances aux jeunes qui feront l'avenir du Mali en renforçant leur capacité d'action et aussi leur chance d'occupation.
Sinaly M Daou