Face aux défis sécuritaires, économiques, sociaux et culturels auxquels font face le Mali et la sous-région, la production et la réhabilitation des activités intellectuelles pourraient contribuer à l’émergence de réponses.
Or, le cadre de réflexion sur les enjeux nationaux majeurs reste encore insuffisamment exploité. C’est ce qu’ont certainement compris les initiateurs du Centre d’études et de réflexion au Mali (CERM) qui viennent de célébrer la première année d’existence de ce « think thank » à travers l’organisation d’une conférence de presse samedi dernier à la Maison de la presse.
Animée par le président du CERM, l’ancien ministre Ousmane Sy, la conférence de presse se voulait un espace de rencontres et d’échanges avec les journalistes afin de dresser le bilan des activités menées pendant un an. Elle a enregistré la contribution des autres membres du bureau dont l’ancien Premier ministre Moussa Mara, le Pr Naffet Kéïta, etc.
Dans ses propos liminaires, Ousmane Sy a tout d’abord indiqué que son organisation qui évolue dans la sphère de l’animation de débats compte une soixantaine de membres au Mali et à l’extérieur. « Nous avons essayé de mettre ensemble les gens d’expérience et qui ont une expertise dans tel ou tel domaine. Notre ambition est de mobiliser l’expérience locale. Nous avons concentré nos activités sur une série de colloques et de conférences », a-t-il ajouté. Avant de soutenir qu’il n’existe pas un pays où il n’y a pas d’idées, où il n’y a pas de production intellectuelle.
Faisant l’état des principales activités menées, le secrétaire exécutif du regroupement Amadou Diop a énuméré cinq colloques et six conférences débats sur des thématiques très variés. Il a aussi évoqué la création et la mise à jour d’un site internet (www.cerm-ml.net), l’intermédiation menée par le Centre entre l’université et le monde économique et professionnel, le développement des partenariats notamment avec certaines banques, les universités publiques de Bamako, l’Association professionnelle des banques et établissements financiers, celle des professionnels et universitaires de la diaspora malienne en France, etc.
Le CERM, aux dires de son secrétaire exécutif, a entamé une série de rencontres avec les institutions de la République : Haut conseil des collectivités, Conseil économique, social et culturel et Cour constitutionnelle. Des demandes ont été en outre adressées à l’Assemblée nationale, à la Haute cour de justice et à la présidence de la République. Et de préciser que les résultats de leurs travaux sont systématiquement envoyés à l’exécutif, à la société civile et aux partenaires techniques et financiers.
L’ancien Premier ministre Moussa Mara a, de son côté, précisé que bien qu’ayant des membres ou des partenaires à l’extérieur, les activités du CERM sont essentiellement orientées sur le Mali. Selon lui, il faut faire en sorte que dans notre pays la production intellectuelle existe et qu’elle soit renforcée à travers des conférences, des colloques. Répondant à une question sur le lien partis politiques – CERM, Moussa Mara a martelé que l’association ne sera pas un escalier ou un ascenseur pour un homme politique même si des hommes politiques en sont membres. Il a reconnu tout de même au passage que le CERM entretient des rapports de collaboration avec les formations politiques.
S’agissant des difficultés rencontrées au cours de l’année d’existence, elles sont de deux ordres, selon le secrétaire aux relations extérieures : la faiblesse de l’engagement de tous les adhérents et la difficulté à trouver un dispositif interne de financement des activités.
Créé en avril 2015, le CERM agit dans le souci constant d’apporter des pistes de réponses appropriées, en lien avec des indications opérationnelles de mise en œuvre pratiques. A ce jour, l’association a dépensé un montant d’environ 30 millions Fcfa pour la réalisation de ses activités et pour son fonctionnement dont environ 10 millions Fcfa sur fonds propres.
M. SIDIBÉ
Source: Essor