REPORTAGE - L’UE va envoyer des soldats pour doter le pays d’une armée efficace...
De notre envoyé spécial à Vannes,
«Nous n’avons pas vocation à rester au Mali.» La formule revient comme un leitmotiv dans la bouche des responsables politiques français depuis le début de l’opération Serval. Mardi à Vannes (Morbihan), le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s’en est servi pour justifier le déploiement, «dans les jours qui viennent», «d’au moins 120 soldats français» au Mali dans le cadre de la mission européenne de formation des soldats maliens (EUTM-Mali).
Son objectif? «Permettre au Mali de disposer d’une armée efficace», a indiqué le ministre aux 45 premiers instructeurs du 2e régiment d’infanterie de marine (Rima) du Mans, prêts à s’envoler pour Bamako.
Rebâtir l’état-major
Sur place, les hommes de l’EUTM devront former quatre bataillons d’environ 650 soldats -«en reprenant les basiques», selon l’expression du colonel Paczka, chef de corps du 2e Rima-, mais aussi aider à la reconstruction des structures de commandement. «La salle d’état-major de l’armée malienne, c’est en gros une salle avec une ardoise et un ordinateur», glisse un haut gradé français.
C’est d’ailleurs ce conseil au commandement qui sera prioritaire, de nombreux bataillons maliens étant sur le terrain au côté des Français. Mais la mission EUTM pourrait s’annoncer délicate à mettre en œuvre avec une armée malienne dont l’état-major français ne connaît même pas le nombre d’hommes!
Une armée malienne de surcroît divisée, notamment entre bérets verts, partisans du putsch de mars 2012 et bérets rouges, fidèles à l’ancien président Amadou Toumani Touré. Lesquels la France doit-elle conseiller? «Aux Maliens de choisir», botte-t-on en touche au ministère. Et avec quel équipement? Tout dépendera de la générosité de la communauté internationale. Autre mission de l’EUTM: sensibiliser les (...) Lire la suite sur 20minutes.fr