Quel état des lieux des violences au Mali, les conséquences et leur impact sur le développement socio-économique ? Quelles stratégies pour protéger les victimes et quelles sanctions pour les auteurs ? Les questions se rapportant aux instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs aux violences ? Ces différentes questions étaient au centre des débats, le samedi 16 juillet 2016, du 80ème Club de la presse Radio Kledu animé en collaboration avec l’ONU Femmes sur le thème : « Les violences basées sur le genre ». L’événement qui s’est déroulé à l’Hôtel Mandé a enregistré la présence des représentants des ONG intervenant dans le domaine de la lutte contre les VBG et de plusieurs journalistes venus de l’intérieur du pays et du district de Bamako.
Les débats de cette 80ème Club de la presse étaient animés par Maxim Winato le représentant de l’ONU Femmes au Mali, Mme Bouaré Bintou Founé Samaké de l’ONG Wildaf, Mme Traoré Diénéba Diakité du ministère de la Justice et des Droits de Homme, Anaye Sagara du P.N.LE, Mme Diarisso Mariam Traoré de l’APDF et de Zan Fomba de l’ONU Femmes sous la modération de Fanta Diakité et de Mahamadou Kane de la Radio Kledu. Selon les conférenciers, après l’occupation des trois régions du Nord (Gao, Tombouctou et Kidal) en 2012, il y a eu toutes sortes de violence au Mali.
De l’avis du représentant du Plan national de lutte contre l’excision (P.N.LE), Anaye Sagara, les couches vulnérables ont été violées, frappées et dépossédées de leurs biens pendant cette période car l’Etat était absent dans la zone. En 2012, selon lui, il y a eu 2394 cas de VBG recensés dont 211 cas de viol 248 cas de mariage forcé. Pour lui, il y a eu 3317 cas de VBG recensés en 2013 dont 308 cas de viol, 353 cas de violence physique, 1114 cas de violence psycho-social et 841 cas de déni de ressource. « Les 83% des cas ont concerné les femmes contre 24% des mineurs de moins de 18 ans. 70% des cas ont reçu des prises en charge psycho-sociale et médicale. », a-t-il souligné. Et d’ajouter que 90 cas de VBG ont été recensés seulement en 2014 parce que les ONG intervenant au Nord étaient en rupture de financement donc leurs champs d’intervention ont été limités.
En 2015, dira-t-il, il y a eu 1468 cas de VBG qui ont été rapportés et 80% de ces cas sont des femmes et des filles et 5% seulement sont des hommes et des garçons. « 31% des survivants ont été victimes de violence sexuelle (viol et agression sexuelle), 20% ont été victimes de violence physique et de déni de ressource, 16% ont subi des violences psychologiques et 13% ont été victimes de mariage forcé. ». Selon Anaye Sagara, il existe plusieurs formes de violences (sexuelle, physique, émotionnelle et psychologique, déni de ressource, mariage précoce etc.) « Sur les 1468 cas de VBG en 2015, 925 cas ont été pris en charge par les services spécialisés en la matière dont 152 cas de viol, 75 cas d’agression sexuelle, 183 cas d’agression physique, 131 mariages forcés, 192 dénis de ressource et 192 cas de violence psycho-social. », a-t-il conclu.
Moussa Dagnoko