Les manifestations patriotiques de jeunes à Gao contre les autorités intérimaires -qui font 4 morts et 32 blessés- n’ont pas indifféré les Bamakois.
Pour s’insurger contre la mise en place des autorités intérimaires, initialement prévue le vendredi 15 juillet 2016, des jeunes de la cité des Askia ont organisé une série de manifestations pacifiques qui ont occasionné la mort de quatre d’entre eux et une trentaine de blessés. Une situation qui a créé un malaise dans plusieurs localités du pays dont la capitale.
Selon Omar Ould, les jeunes sont dans leur rôle pour protéger contre un éventuel envahissement de leurs terroristes par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). «Nous ne sommes pas l’autorité de l’Etat, mais il ne faut pas nous imposer des lois qui sont contre les fondamentaux de la libre administration», martèle Omar Ould.
Ali Ould Hassan est un jeune âgé d’une trentaine d’années, il est de ceux qui pensent que la réaction des forces de l’ordre est ignoble. «On va où ? Les forces de l’ordre qui ouvrent le feu sur un peuple qu’elles sont censées sécuriser ? C’est grave dans ce pays…».
Selon lui, les manifestants n’étaient pas armés. «L’objectif était de protester contre la mise en place des autorités intérimaires, initialement prévue le vendredi 15 juillet 2016, dans la Cité des Askia. C’est pourquoi, ils se sont dirigés vers le commissariat de police pour exprimer leur point de vue par rapport à la situation. Mais les policiers leur ont lancé des gaz lacrymogènes et ont tiré des coups de feu ; ce qui a provoqué plusieurs blessés et des morts», ajoute-t-il.
En tous les cas, la situation de Gao n’a pas indifféré les Bamakois.
Fatoumata Tata Sogoba, stagiaire