Le 14 juillet, dans la soirée, la ville française de Nice, sur la Côte d’Azur, a été frappée par un attentat terroriste d’une rare barbarie. A la fin du traditionnel feu d’artifices tiré à l’occasion de la commémoration de la Fête nationale, un « fou de Dieu », à bord d’un camion, a foncé dans la foule sur la célèbre promenade des Anglais, écrasant plusieurs dizaines de personnes. Bilan : 84 morts et des centaines de blessés. Malgré l’heure relativement tardive, la tragédie de Nice a eu aussitôt un retentissement planétaire d’une part du fait que la France était déjà au cœur des attentions pour la commémoration de sa Fête nationale, et d’autre part au regard de la mobilisation phénoménale des médias et particulièrement des réseaux sociaux pour « couvrir » la tragédie. Comme en pareilles circonstances, des Hashtags ont fleuri toute la nuit pour traiter les différents aspects de la prise en charge du drame : #Nice, #AttentatNice, #SolidaritéNice, #NiceAttack, etc. En attendant une évaluation dépassionnée du rôle des médias dans la couverture de l’attentat terroriste de Nice de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer le voyeurisme de certains médias et des réseaux sociaux qui, toute la nuit, ont fait tourner des images insoutenables. Wikileaks en a pris pour son grade, qui a diffusé des images insoutenables sur Youtube au motif de dénoncer les incohérences des politiques français qui cacheraient la réalité à leur peuple. Malheureusement, les fautifs ne sont pas que dans la sphère privée ou sociale, de nombreux médias du service public ayant, eux-aussi, pris leurs pieds dans le filet de l’improvisation, de l’approximation et du people. Le temps, celui de l’introspection, ne saurait tarder et promet des étincelles dans une corporation qui, de plus en plus, perd pied dans le traitement de certaines actualités. En attendant, attardons-nous sur cette critique adressée à Facebook qui n’aurait pas été très réactif et qui aurait mis près de deux heures avant de lancer son outil Safety Check, qui permet aux utilisateurs de rassurer leurs proches. Le géant de la Silicon Valley s’est fendu d’explications gênées, évoquant notamment les délais d’évaluation de la catastrophe. Mis à part ce « couac », Facebook a rendu de signalés services aux personnes affectées par la tragédie en leur permettant d’avoir des nouvelles de leurs proches disparus dans la cohue et la confusion. Le cas le plus emblématique est celui de ce bébé métis disparu dont le sort a ému toute la Toile. Un appel à témoins publié sur Facebook a été relayé plus de 22.000 fois permettant ainsi à la famille du nourrisson de le retrouver sain et sauf. Pour la petite histoire, le bébé disparu avait été recueilli par une jeune femme et qui a pris contacts avec ses infortunés parents dès qu’elle a pu se connecter et voir l’avis de recherche. Ce Happy end a aussi eu de nombreux pendants sur Twitter avec le hashtag #RechercheNice qui a fonctionné à plein régime pour permettre à de nombreuses personnes d’avoir des nouvelles de leurs proches. « On a retrouvé #Fatou. Elle est en sécurité. Merci à tous pour vos très nombreux Rt et vos messages ». Dont acte ! #PortesOuvertesNice
, un autre mot-dièse qui a tourné à plein régime toute la nuit du 14 juillet, a été au cœur d’une fabuleuse chaîne de solidarité qui a vu des citoyens proposer spontanément un toit à d’autres dans la détresse. Malheureusement, et il faut le déplorer, c’est seulement dans ce genre de situations tragiques que l’humain qui sommeille en nous se réveille et nous rappelle, qu’au-delà de nos différences, nous restons sensibles au sort de notre prochain dont l’infortune du jour pourrait bien être le nôtre le lendemain.
Serge de MERIDIO