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Casques bleus au Mali: des mois de préparation, des années de présence
Publié le mercredi 6 fevrier 2013  |  AFP




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Les Nations unies ont commencé mercredi à étudier la création d’une force de maintien de la paix au Mali, qui ne se déployerait qu’après la fin de l’offensive militaire française et
pourrait être amenée à demeurer sur place pendant des années.

"La France a évoqué la perspective de la création d’une opération de
maintien de la paix (au Mali) sous casque bleu lorsque les conditions
sécuritaires le permettront", a déclaré à la presse l’ambassadeur français
Gérard Araud à l’issue de consultations à huis clos du Conseil de sécurité.

"Il n’y a eu aucune objection" au sein du Conseil, a assuré M. Araud, selon
lequel les Etats-Unis, le Royaume uni, le Maroc ou l’Argentine se sont
déclarés prêts à en discuter.

Il faudra néanmoins "plusieurs semaines pour prendre une décision" et une
nouvelle résolution du Conseil.

Il faudra aussi l’aval des autorités maliennes, qui ont manifesté une
certaine réticence à "la présence des Nations unies dans le sud" du pays, a
reconnu M. Araud.

Selon le patron des opérations de maintien de la paix de l’ONU Hervé
Ladsous, la future force de l’ONU "sera d’abord basée sur l’existant,
c’est-à-dire les unités de la Cédéao et du Tchad" qui étaient pressenties pour
constituer la MISMA, (Mission internationale de soutien au Mali).

La MISMA a été autorisée par une résolution du Conseil de sécurité en
décembre dernier et ses effectifs ont gonflé jusqu’à plus de 6.000 hommes. Le
Tchad a promis de son côté 2.000 hommes.

Tout ou partie de ces troupes passeront sous la bannière ONU mais il ne
s’agira pas d’une force hybride, comme la Minuad au Darfour (force conjointe
ONU/Union africaine). Ce sera "une force sous casque bleu avec une chaîne de
commandement remontant au Conseil de sécurité", a précisé M. Araud.

Réconciliation nationale

Pour M. Ladsous, l’avantage est de garantir "un cadre et des ressources
financières stables", prises sur le budget de l’ONU.

Mais pas question de déployer ces Casques bleus avant la fin de l’offensive
française et sans plusieurs semaines de préparation.

Un autre diplomate du Conseil table sur un délai de deux mois environ à
partir de l’adoption d’une nouvelle résolution, qui ne devrait pas intervenir
avant fin février. "Les Français, explique-t-il, évoquent encore un mois
environ d’activité" militaire intense, ce qui fait que les Casques bleus
pourraient être à pied d’oeuvre au mieux "dans trois mois".

Restera aussi à définir le rôle des troupes françaises. Il y a en théorie
plusieurs possibilités: placer des soldats français "sous casque bleu" comme
dans la FINUL (force de l’ONU au Liban) ou leur donner un rôle autonome de
soutien ou de réaction rapide (opérations Licorne en Côte d’Ivoire ou Epervier
au Tchad).

Selon Richard Gowan, de l’Université de New York, les Français "voudront
maintenir au Mali une force d’intervention rapide indépendante".

Au Mali, ajoute M. Gowan, les Casques bleus devront aussi jouer un rôle
politique pour promouvoir une réconciliation nationale, "sinon leur mission
sera sans fin comme en République démocratique du Congo".

Outre la "stabilisation du pays", l’ONU doit "aider les Maliens à parvenir
à un nouveau pacte national malien", a affirmé M. Araud. Il a aussi "insisté
sur la nécessité de déployer des observateurs des droits de l’homme" dans les
zones reprises aux islamistes. Human Rights Watch a accusé les soldats maliens
d’avoir commis des exactions dans le nord du pays, en particulier contre des
civils d’origine touareg ou arabe, soupçonnés de soutenir les islamistes.

Avec un mandat aussi vaste, l’ONU doit se préparer à "maintenir une
présence pendant plusieurs années", note un diplomate occidental. "Le mandat
initial sera de douze mois mais il est certain que les problèmes politiques
entre Bamako et les Touaregs ne seront pas réglés dans ce délai".
avz/lor

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