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Situation explosive au Nord – Mali : Des enquêteurs de l’ONU sur le terrain
Publié le lundi 18 juillet 2016  |  Le Malien
Patrouille
© aBamako.com par A S
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou




Des Camerounais à Kidal. Les Sénégalais à Gao et les Ivoiriens à Tombouctou.

L’arrivée de ces enquêteurs, pardon des émissaires de Ban Ki – Moon, Secrétaire Général de l’ONU, depuis deux jours, sur notre sol suscite déjà des inquiétudes. Des manifestations hostiles à la MINUSMA de Kidal, au bras de fer CMA – Gatia, aux tueries de Gao, les enquêteurs sont censés fouiner partout. Serait – ce encore un subterfuge pour sceller le sort des autorités maliennes ? Irait – on jusqu’à mettre sur le même pied d’égalité autorités et bandits armés ?



Notre excellent confrère ” Info Matin, dans sa livraison du jeudi 14 juillet 2016, écrivait : ” L’invitation de la médiation nigérienne au cœur de la chicane entre la Plateforme et la Coordination des mouvements de l’azawad (CMA), autour de la gestion de Kidal et en raison des questions de personnes qui se cristallisent sur le général Gamou, est incontestablement la preuve de la perte de crédit de la MINUSMA, au moins aux yeux d’une partie “. C’était en référence aux récentes négociations menées au Niger entre les groupes armés du Nord – Mali.

Avant même que l’on connaisse les conclusions de ces négociations, l’on apprend que le Secrétaire Général de l’ONU, M. Ban Ki – Moon, vient d’envoyer de nouveaux émissaires dans les trois régions du Nord – Mali. Des enquêteurs en somme déjà présents sur le terrain depuis le week – end dernier. D’après nos sources, des Camerounais seraient envoyés à Kidal, les Sénégalais à Gao et les Ivoiriens à Tombouctou.

Aucune information officielle n’a circulé sur les missions assignées à ces ” policiers onusiens, ” mais tout laisse penser qu’ils devraient fouiner dans les poubelles des trois régions. L’on sait que des manifestations hostiles à la MINUSMA étaient récurrentes à Kidal et que le torchon brûlait entre la CMA et le Gatia pour le contrôle des positions, sans oublier la gestion même de la ville, et qu’à Gao des tueries ont eu lieu sur le même sujet le mardi 12 juillet. A Tombouctou, des grincements de dents ont également été constatés autour de la question des autorités intérimaires.

La question est de savoir les raisons de la présence des enquêteurs onusiens sur le terrain. Serait – ce encore un subterfuge par sceller le sort des autorités maliennes ?

Irait – on jusqu’à mettre sur le même pied d’égalité les autorités et les groupes armés ?

Comme dit ci – haut, la MINUSMA a perdu du crédit auprès des populations maliennes, pas seulement d’une des parties à la crise. Déjà, dans le cas d’Anéfis où la CMA avait été chassée, la MINUSMA n’avait pas hésité à accuser le Gatia. Elle désigna ce mouvement d’avoir violé le cessez – le – feu et même l’Accord de paix. Pire, la MINUSMA menaça d’user de la force su besoin en était contre le Gatia.

A ce que l’on sache, la MINUSMA doit ” appuyer l’application du cessez – le – feu et des mesures de confiance sur le terrain, conformément aux dispositions de l’Accord préliminaire de Ouagadougou “, selon la Résolution 2164 du Conseil de Sécurité. Mais avec de tels enquêteurs, le risque de voir Ban Ki – Moon pointer du doigt ce qui ne devrait pas l’être.

B. Koné
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