Faire une démonstration de force à travers une grande marche le mardi prochain, interpeller le gouvernement à l’Assemblée nationale pour exiger la démission des ministres concernés, exiger du gouvernement de faire appel aux forces de la Cédéao pour sécuriser les institutions de la transition et aider à la reconquête des régions du Nord, sont autant de mesures que le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), vient de prendre en guise de réponse à la « lâche tentative d’assassinat du président Dioncounda Traoré ».
Des membres du FDR que sont Ibrahima Ndiaye, Me Kassoum Tapo, Tibou Telly et Mme Diallo Aminata Touré, ont animé hier une conférence de presse à la Maison de la presse. L’objet de la rencontre avec les journalistes était de porter à l’attention de l’opinion nationale et internationale les mesures de réplique que le Front a adoptées suite à l’agression du président de la République, Pr. Dioncounda Traoré le lundi 21 mai 2012.
En ouvrant la partie, le 1er vice-président du FDR, Ibrahima Ndiaye, a expliqué que suite à la situation exceptionnelle dans laquelle nous sommes aujourd’hui, le FDR, qui jusque-là s’était abstenu de toute manifestation de violence, s’est réuni le mardi et a fait des choix. Ces choix sont contenus dans une déclaration qui a été exposée par Me Kassoum Tapo.
Selon l’honorable Tapo, le FDR, après une réunion le mardi a décidé d’interpeller le gouvernement à l’Assemblée nationale sur cette tentative d’assassinat du chef de l’Etat en vue de demander aux ministres concernés de démissionner. Le FDR va aussi exiger du gouvernement de faire appel à la Cédéao pour sécuriser les institutions de la République. Aussi, il organisera une marche des forces vives pour exprimer un soutien à Dioncounda Traoré. La marche est prévue pour le mardi prochain, place de l’indépendance.
« Ça va être une démonstration de force de la majorité silencieuse et responsable. Il n’y a jamais eu de dérapage de notre côté, maintenant il faut que nous démontrions à l’opinion nationale et internationale que nous sommes la majorité », dira Me Tapo avant d’indiquer que ce qui s’est passé le lundi est inadmissible sur le plan social et humain et ne se justifie pas sur le plan politique.
« On ne pouvait jamais imaginer qu’on allait arriver-là. Ce qui s’est passé le lundi est sans précédent pour l’histoire du Mali, de l’Afrique et du monde. Parce que nous sommes quand même dans un Etat qui a ses forces de l’ordre. Celles-ci sont à Kati et non à Koulouba. Les commanditaires civils et militaires doivent répondre de leurs actes ».
Parlant de la Convention de la Copam, M. Tapo a indiqué que c’est une comédie à laquelle le FDR n’a pas voulu s’associer. « C’est la Convention des voyous de la République. Les résolutions ne concernent que ses auteurs. S’ils ont un président à installer qu’ils aillent le faire au Nord ».
Pour Tibou Telly, « si jusque-là on ne s’était pas manifesté, c’est parce qu’on ne voulait pas fragiliser la Cédéao et le président de la République par intérim devenu aujourd’hui contre vents et marées président de la transition ». Tibou Telly a ajouté qu’il est incompréhensible qu’un président de la République dont le mandat courait, soit dans une vulnérabilité prononcée.
« Le bureau de l’UNTM a envoyé un message au gouvernement pour lui dire notre incompréhension par rapport à sa complicité vis-à-vis de ce spectacle », dira M. Telly avant d’ajouter : « Nous avons reçu le cabinet du président de la République et nous avons adjuré de ne jamais démissionner. Nous avons été heureux qu’il nous ait dit qu’un tel schéma n’était pas envisageable pour Dioncounda ».
Pour Mme Diallo Aminata Touré, il faut une grande mobilisation pour sauver le Mali. « Hier c’était Dioncounda, on ne sait pas à qui le tour demain. Les agresseurs et leurs commanditaires sont faibles, ils ont perdu leur crédibilité. Nous ne voulons plus d’un autre Carré des martyrs après celui de mars 1991″.