PARIS - La Mauritanie, qui partage quelque 2.000 km de frontières avec le Mali en guerre, est "totalement sécurisée" et les investisseurs étrangers savent que "toutes les dispositions sont prises", a déclaré mercredi le ministre mauritanien du Pétrole, de l’Energie et des Mines.
"La question de la sécurité est extrêmement importante pour le gouvernement mauritanien, et toutes les dispositions ont été prises pour protéger le territoire, la population et les opérateurs" étrangers, a déclaré à des journalistes Taleb Ould Abdi Vall, en marge d’une conférence à Paris sur les ressources naturelles en Mauritanie.
"Depuis 2009, nous n’avons pas été visés par des groupes terroristes, car nous avons mené une politique très agressive pour améliorer nos systèmes de sécurité et répondre à toute menace potentielle", a-t-il souligné.
"Jusqu’ici la situation est sous contrôle, notre territoire a été totalement sécurisé", a-t-il dit, "même s’il y aura toujours un risque potentiel".
Ancien général putschiste élu en 2009, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz mène une politique très active contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), un des groupes qui contrôlaient le nord du Mali. Il avait notamment ordonné des raids contre des bases d’Aqmi au Mali en 2010 et 2011.
Depuis le déclenchement de l’opération française au Mali il y a plus de trois semaines, l’armée mauritanienne s’est redéployée aux frontières afin d’éviter toute infiltration de groupes terroristes, et des mesures de sécurité ont été prises autour des sites miniers et pétroliers dans le pays, a indiqué le ministre du Pétrole.
Toutefois, Nouakchott a refusé de participer à la force africaine en cours de déploiement au Mali.
"Nous soutenons la volonté du gouvernement de Bamako de retrouver sa souveraineté nationale, nous sommes solidaires et comprenons ses décisions. En sécurisant nos frontières, on aide indirectement les opérations au Mali, c’est une forme d’implication", a estimé M. Ould Abdi Vall.
Des dizaines d’opérateurs étrangers sont présents en Mauritanie pour prospecter les ressources minières et les hydrocarbures.
Le ministre a insisté sur "la stabilité politique" et le "système de sécurité efficace" lors de cette conférence organisée par l’Institut français des relations internationales (IFRI), devant un parterre d’acteurs économiques et de représentants de compagnies pétrolières, dont le français Total qui s’apprête à forer un deuxième puits de 4.000 mètres dans le bassin de Taoudeni (sud).