La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) et la Plate-forme du 14 juin, deux mouvements maliens opposés, ont signé dimanche à Niamey un document d'entente intitulé "La Déclaration de Niamey" prévoyant le retour du calme à Kidal et dans le nord du Mali en général, a-t-on appris à Niamey de source officielle.
Cet accord est intervenu sous la médiation du Niger, à la faveur d'un intense travail d'échanges mené avec le soutien du ministre nigérien de l'Agriculture Albadé Abouba.
Le document d'entente a été paraphé par Alghabass Ag Mohamed Ali et Hanoune Ag Intalla au nom de la CMA et de la Plate-forme du 14 juin en présence du Premier ministre nigérien Brigi Rafini et de l'ambassadeur d'Algérie au Niger Ballal Azzouz, également facilitateur.
Pour Brigi Rafini, la signature de ce document consacre une entente très forte entre ces deux mouvements en conflit dans le nord du Mali. "C'est extrêmement important pour vous-mêmes, pour le Mali, pour le Niger et pour toute la sous-région", a-t-il déclaré aux représentants des mouvements.
Le Niger partage une frontière de plus de 800 km avec le Mali où vivent des groupes ethniques, qui parlent notamment le zarma-songhai, le tamajeck et le peul. Lorsque le conflit faisait rage dans le nord du Mali, le Niger a accueilli sur six sites de son territoire des dizaines de milliers de refugiés maliens, parmi lesquels 500 militaires avec leurs armes et leurs bagages qui fuyaient les attaques meurtrières des terroristes et d'autres trafiquants de tout acabit qui occupaient le nord du Mali.
Le Niger est l'un des rares pays à avoir proposé une solution militaire à la crise malienne dès ses débuts en 2012.
C'est ainsi que dès janvier 2013, un premier contingent de plus de 680 militaires a été déployé au titre de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) en vue de combattre les groupes terroristes occupant le nord et de recouvrer l'intégrité territoriale du pays.
Ce premier contingent a été relevé six mois plus tard par 850 militaires nigériens, cette fois-ci dans le cadre de la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Le Niger a payé cher son intervention au Mali, plusieurs attentat-suicides ayant frappé les Nigériens aussi bien dans le nord du Mali que sur son territoire national, revendiqués pour la plupart par le djihadiste Mokhtar Belmokhtar et le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui ont fait plusieurs dizaines de morts, notamment dans les rangs des Forces de défense et de sécurité (FDS).
A cela s'ajoute le décès du général nigérien Yayé Garba, adjoint au chef de la MISMA en mission au Mali.