Dans un communiqué qu’il a rendu public courant semaine dernière (8 juillet 2014), soit quelques jours seulement avant l’attentat de Nice, Yahya Abou al-Hammam chef de l’Emirat du désert, branche d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), a déclaré la guerre «aux adorateurs de la croix notamment les Américains et les Français».
«Maintenant, arrive la guerre, a-t-il annoncé, Le combat a commencé. Nous n’observerons plus le silence face à l'occupation de notre terre, à l’imposition de vos programmes à nos écoles et universités, au pillage de nos biens, et au fait d’affamer nos enfants» indique l’enregistrement vidéo (source Alkabar – Mauritanie).
Cette guerre, a menacé le chef jihadiste, ne cessera « qu’après la sortie de vos armées de l’ensemble de nos pays de la Palestine jusqu’à l’Azawad».
A noter que c’est pour la première fois qu’un groupe jihadiste évoque le territoire de l’Azawad.
Et Abou al-Hammam de faire allusion aux autres territoires qui semblent intéresser les jihadistes, lorsqu’il adresse ses «salutations chaleureuses aux fidèles à l’alliance » qui, selon lui, se trouvent « à Khorasan, le Caucase, le sous-continent indien, Chaam (Iraq et Sirye) le Yémen, la Somalie, la Palestine, la Libye, la Tunisie, l'Algérie, et autres.»
Yahya Abou al-Hammam a par ailleurs réaffirmé son allégeance à l’Emir d’Al-Qaïda mère, à savoir Ayman al-Zawahiri, qu’il qualifié de «Sage de la Oumma (communauté musulmane)» et au nouvel émir des Talibans afghans, mollah Haibatullah Akhundzada.
Même s’il ne cite pas directement DAECH qu’il semble approuvé, Yahya Abou al-Hammam fait cependant allusion aux pays, fiefs présumés de cette entité (Irak, Syrie, Afghanistan…). Toute chose qui confirme un tant soit peu, le rapprochement entre les deux groupes (AQMI et l’Etat Islamique). Un rapprochement qui intervient alors que le second avait lancé une fatwa contre Belmoktar lui aussi membre d’AQMI pour avoir refusé de faire allégeance à Abubakr Bagdadi, chef de DAECH. C’est dire que l’on assiste en ce moment à la naissance d’une alliance des deux groupes et par conséquent à l’ouverture d’une guerre totale.
B.S. Diarra