Des militaires français lourdement armés en véhicules blindés ont patrouillé plusieurs heures dans la capitale malienne au lendemain du carnage de Nice. Geste de dissuasion ou véritable risque d’attentat à Bamako ? Les deux certainement !
Des véhicules blindés avec mitrailleuses de l’opération Barkhane ont en effet sillonné une grande partie de la capitale vendredi et samedi derniers après l’attentat de Nice (France) qui a fait 84 morts et plusieurs dizaines de blessés. Il ne s’agissait nullement de simples exercices de routine au regard de la posture des patrouilleurs qui tenaient fermes les armes, prêts à intervenir.
Le risque de nouveaux attentats au Mali et plus particulièrement à Bamako est d’autant plus réel que l’Etat Islamique ayant revendiqué le massacre de Nice aurait désormais un allié de taille dans le Sahel. Il s’agit d’Iyad Ag Ghali lequel serait désormais favorable à DAECH.
Le chef d’Ançardine s’est en effet rapproché de l’organisation de l’Etat Islamique et a récemment menacé le Mali, la France ainsi que tous les pays contributeurs de la MINUSMA.
L’Ambassade des Etats-Unis au Mali a pris la menace très au sérieux et en a justement informé Bamako au mois d’Avril dernier. Le rapprochement entre DAECH et AQMI à travers le groupe Ançardine ne fait que renforcer ce risque de potentiels attentats.
Rappelons que le communiqué de l’ambassade des Etats-Unis avait désigné «les restaurants, bars, clubs, églises, théâtres, centres commerciaux, musées, événements publics, et tout endroit où un nombre important d’Occidentaux se rassemblent» comme potentiels cibles.
En somme, les patrouilles françaises à Bamako, selon toute évidence, se justifient non seulement par l’attentat de Nice (question de dissuader tout illuminé qui se sentirait investi d’une mission divine) mais aussi au vu du rapprochement entre des deux principaux groupes terroristes (DAECH et AQMI).
Signalons qu’après l’attentat au camion à Nice, la France a décidé de faire appel à 12.000 réservistes de la police et de la gendarmerie nationale qui viendront épauler 100.000 policiers, gendarmes et militaires déjà mobilisés. Une décision valable pour les français de l’étranger et du Mali en l’occurrence.
B.S. Diarra