C’est un choix auquel nul, parmi le rare personnel médical de l’hôpital de Gao, n’avait imaginé être contraint un jour. Ce choix, il a fallu le faire lorsque les chefs rebelles du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) sont venus, début août 2012, annoncer à l’hôpital qu’ils s’apprêtaient à procéder à des amputations de voleurs, en application de leur interprétation de la charia, et réclamaient une assistance médicale.
Depuis la prise de contrôle totale de la ville en juin par le Mujao, créé par AQMI (Al-Qaida au Maghreb islamique), l’insécurité généralisée avait diminué dans Gao. Dans un premier temps, une large partie de la population s’est félicitée de voir s’instaurer la loi islamique, offrant une forme de justice sur les décombres de l’Etat.
Puis sont venus les châtiments corporels. D’abord les coups de chicote (de fouet), en public, douloureux, humiliants, mais qui n’ont jamais mis de vies en danger. Puis le Mujao a fait savoir qu’il allait bientôt couper la main aux voleurs récidivistes. "On savait qu’ils allaient couper, on le sentait", explique sombrement un chirurgien à l’hôpital ... suite de l'article sur Autre presse