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Marche endeuillée du 12 juillet à Gao: Les inquiétudes profondes de l’opposition républicaine et démocratique
Publié le mardi 19 juillet 2016  |  L’Agora
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 30 juillet 2015. Le chef de file de l’opposition malienne, honorable Soumaila Cissé était face à la presse à la Maison de la presse. Objectif : échanger avec les hommes de media sur le statut de l’opposition, le rôle du chef de file et donner son point de vue sur l’actualité au Mali




La manifestation qui s’est vu rapidement tournée au cauchemar le 12 juillet à Gao, continue de susciter autant de réflexions et débats souvent passionnés dans la presse, mais aussi au sein de la classe politique. Dans la matinée du 16 juillet, à la Maison de la presse, l’Honorable Cissé, Chef de File de l'opposition républicaine et démocratique s’est prêté, lui aussi, à l’exercice pour apporter sa part de vérité, celle de l’opposition. C’était en présence de plusieurs autres chefs de partis politiques de l’Opposition. Le triste souvenir de Kidal, la motion de censure, les Autoritaires Intérimaires, l’efficacité de l’accord de paix étaient entre autres sujets abordés par le gardien du temple des opposants. Toutes les réponses dans cet article.
Depuis quelques jours, dans notre pays, les douloureux événements survenus à Gao le 12 juillet 2016 et les questions relatives à la lise en place des Autorités Intérimaires sont considérés comme les deux sujets les plus brûlants de l’actualité. Ils ont d’ailleurs ravi la vedette à l’actualité qui devait placer sous les feux de la rampe le nouvel attelage gouvernemental mis en place depuis le 8 juillet dernier.
Il n’y a pas eu assez de flèches sur ces nouvelles autorités qui sont déjà confrontées à une première difficulté et non des moindres depuis la journée tristement célèbre du 12 juillet dans la Cité des ASKIA.
Dans la Majorité présidentielle comme dans les rangs de l’Opposition républicaine ou encore au sein de la Société civile, à la radio comme à la télévision, dans les journaux, la marche sanglante de Gao initiée par la jeunesse revient dans toutes les réflexions.
Mais quelle est la part de vérité de l’opposition républicaine dont le chef de file s’est prêté à cet exercice le 16 juillet dernier à la Maison de la presse ?
Dans le feu de l’action
Face aux journalistes, le chef de file l’honorable Soumaila Cissé a signalé que « les partis politiques de l’opposition sont attachés à la cohésion nationale, aux valeurs de la République, à l'intégrité territoriale et à l'unité de notre Nation »Avant de marteler qu’ils « ont lancé, sans succès, un appel pressant au Président de la République dès le début de son mandat pour qu'il réunisse toutes les forces vives de la nation dans le but de trouver une solution définitive à la crise du nord en général et à l'épineuse question de Kidal en particulier », a laissé entendre l’honorable Cissé
Souvenir de Kidal
Soumaila Cissé de renchérir l’argumentation avec l’insupportable de la région de Kidal qui a fait couler en son temps beaucoup d’encre et de salive. « Faisant suite aux événements tragiques de Kidal du 21 mai 2014, les partis politiques de l'opposition ont invité le Président de la République à tirer toutes les conséquences de cette tragédie et de l'humiliation de notre pays », a-t-il lancé.
Motion de censure
Concernant la motion de censure, il a apporté là aussi des éclaircissements. « Face à la gravité de la situation, les députés du groupe VRD ont présenté une Motion de censure à l'Assemblée Nationale pour demander la démission du Gouvernement, malheureusement sans succès. Jusqu'à ce jour aucune lumière n'a été faite sur ces tristes événements », a-t-il affirmé.
Signature de l’accord
Pour le chef de file de l’opposition démocratique et républicaine « l’opposition a joué parfaitement son rôle » Car, « à la veille de la signature de l'accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d'Alger nous avons pris à témoin l'opinion nationale et internationale en réaffirmant, dans une déclaration rendue publique le 13 mai 2015, que l'accord contient des germes de partition du Pays ».
Avant de préciser à l’aide de détails fort croustillants qu’ « à cette époque, en réponse à nos inquiétudes, exploitant la soif légitime de paix du peuple malien qui est fatigué de trois années et demi de conflits, d'exactions de toutes sortes et de précarité dans les camps de réfugiés, le gouvernement, à travers une immense machine de propagande mise en place à cet effet, a tenté d'accréditer dans l'opinion que cet accord restaurera la paix et la stabilité dans tout le pays »,a –t-il regretté.
L’efficacité de l’accord ?
Interrogé sur l’efficacité de l’accord, l’honorable ne cherche pas sa réponse de midi à 14 heures. Il ne perd pas son temps. « La réponse est certainement non !!! S'il constituait un vrai et bon remède en l'état, les autorités maliennes allaient au moins fouler le sol de Kidal ne serait-ce que pour consacrer la symbolique de la présence de l'Etat malien sur l'ensemble du territoire national », a-t-il signalé.
Autorités intérimaires
« La non pertinence de certains principes et engagements contenus dans l'accord et ses annexes, notamment ceux relatifs à l'instauration des autorités intérimaires dans les régions du Nord, est de plus en plus évoquée avec inquiétude par la classe politique, la société civile et les élus du Nord »,a-t-il
Devant les journalistes Soumaila Cissé a confirmé que « le 31 mars 2016, l'Assemblée Nationale du Mali a adopté la loi portant modification du code des collectivités pour y introduire l'institution des autorités intérimaires dans notre pays »
Avant de rappeler qu’à la veille de la délibération qu’ils avaient pris à témoins les journalistes sur les dangers de cette modification du code des collectivités sur l'unité de notre nation. Il s’est également appesanti sur l’action mené par les députés de l’opposition « Nos députés ont relayé nos inquiétudes lors des débats à l'Assemblée Nationale dans des conditions parfois qui frisent l'indignité. Ils étaient obligés de quitter la salle parce qu'on leur a refusé la parole. La loi a été finalement adoptée avec des atteintes graves à la constitution de notre pays, et en ayant en son sein des germes de partition du Mali »,
La marche de l’opposition
« L'opposition républicaine, après les déclarations, les conférences et points de presse, a décidé d'organiser une grande marche pacifique le 23 mai 2016 à Bamako pour dénoncer l'ensemble des dérives du régime en place. Au cours de cette marche nous avons dénoncé l'institution des autorités intérimaires », a-t-il poursuivi.
L’honorable chef de file de l’opposition était loin d’apprécier l’attitude des autorités maliennes. Pour toute réponse,« le Gouvernement a préféré signer le 19 juin 2016 en toute clandestinité avec les groupes armés un document intitulé "Entente" qui précise les modalités pratiques pour la mise en place des autorités intérimaires », a signalé l’honorable Cissé.

Moussa Wélé Cissé
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