La nouvelle « jurisprudence » de Me Tall se fait toujours attendre et pour cause, sa mise en application pourrait amener une frange importante de cadres et militants à se séparer définitivement du parti du soleil levant. L’idée de présenter une liste Indépendante, lors des prochaines municipales est déjà très prise au sérieux, par tous ceux qui ne sont pas d’accord avec cette proposition de Me Tall, le président du CNID depuis sa création.
Personne ne sait aujourd’hui de quel côté se trouve la vérité dans cette bataille fratricide qui met aux prises des membres d’une même famille politique, c’est-à-dire celle de la grande famille CNID sérieusement menacée d’implosion en commune V, où pourtant le parti s’en était toujours bien tiré avec des scores honorables. Que s’est-il vraiment passé ? En écoutant même religieusement les différents protagonistes du conflit, il est quasiment difficile de se faire une opinion claire et nette sur les vraies raisons de cette brouille intestine, qui continue néanmoins d’empoisonner et de pourrir la belle ambiance qui régnait auparavant au sein des instances locales (comités et sous-sections) du parti. Mais la question que tout le monde se pose est bien celle-ci : Est-il vraiment possible de faire table rase du passé, de mettre de côté les égoïsmes personnels en vue de privilégier surtout l’intérêt supérieur d’un parti qui a encore présenté lors des municipales reportées deux listes en son nom. Une première liste d’alliance formée du CNID-RJP-MPR et une deuxième composée de cadres et militants exclusivement CNID.
« Les protagonistes changent toujours de camp en fonction de leurs intérêts personnels et égoïstes. C’est depuis décembre 2014 que cette crise subsiste au sein des structures locales du parti en commune V » dit Oumar Siby, membre de la direction nationale du parti, Secrétaire chargé de l’administration et de la décentralisation puis, conseiller municipal à la mairie de la commune V, depuis au moins une douzaine d’années. Pour lui, « la crise aurait déjà connu un heureux dénouement n’eut été cette intransigeance affichée par Karim Togola, président de la section, visiblement prêt à tout pour conserver son fauteuil, alors qu’une pétition signée par les deux tiers de la section, avait longtemps exigé son départ. Mais il a refusé, préférant se cramponner à son poste, en violation flagrante de toute "légitimité". Je vous apprends également que c’est à la suite d’une pétition, qu’ABA Touré, son prédécesseur à la tête de la section, accepta de démissionner de la manière la plus élégante qui soit. Mais comme vous le savez n’est pas toujours bon "républicain" qui veut.
Le comité directeur est-il vraiment souverain ?
Mais pourquoi le parti du soleil levant a choisi une liste exclusivement CNID, au détriment de la liste d’alliance ? Les textes issus du règlement intérieur adopté par le 5ème congrès ordinaire des 28 et 29 mai 2011 sont assez clairs. En effet, pour les élections communales, les propositions de candidatures sont transmises du bureau de la sous-section à la section pour centralisation, traitement et acheminement au Comité directeur du parti. Le Comité directeur détermine les critères et conditions pour les élections ouvertes à chaque campagne électorale. Seul le Comité directeur a la prérogative de valider ou de modifier les candidatures ou listes de candidatures soumises par les instances ou organes du parti. Concernant les alliances, la décision d’alliance politique est prise par le Comité directeur au plan national. Toutefois, en période électorale, les différents instances et organes du parti notamment, les sections et coordinations régionales, en accord avec le Comité directeur, peuvent nouer des alliances électorales de proximité avec d’autres partis ou groupements de partis. Ces alliances ne devraient en aucun cas, mettre en cause les intérêts du parti à quelque niveau que ce soit.
« Pour la direction du parti, c’est moi qui suis le président de la section et jusqu’à preuve du contraire, c’est elle qui me donne cette prérogative, qui ne plait pas naturellement à tout le monde. Mais comment peut-on sortir de cette situation de "ni guerre, ni paix" alors que dans peu de temps, de grandes échéances pointeront à l’horizon, d’où la proposition de Me Tall de diviser la poire en deux, afin de permettre aux uns et autres de pacifier convenablement la section. C’est sur la base d’une liste de 25 membres provenant de chaque côté, que le président Me Tall choisira lui-même un nouveau président de la section, un nouveau siège unique, dont il s’engage lui-même à payer les frais de location. En ce qui me concerne, je suis prêt à lui laisser la Vice- présidence et moi, je serai Secrétaire général ».
« Les textes sont sacrés et toute tentative de modification, pour quelque raison que ce soit, pourrait du coup entraîner une démission massive et en cascade de plusieurs cadres et militants proches de Karim Togola, conseiller municipal et opérateur culturel de son état ».
Dans sa réplique aux propos d’Oumar Siby, le président de la section V du CNID FYT, Karim Togola écrivait ceci : « En décembre 2014, certains membres (13 sur 53) de la section, avaient signé une pétition adressée au Comité directeur pour déposer le président légal Karim Togola. La direction du parti leur a fait savoir que le bureau de la section dirigée par Karim Togola demeure la seule section jusqu’à son renouvellement. C’est après cela que la majeure partie de ce groupe a rejoint la section pour participer aux activités du parti. Seule la sous-section de la Sema I avec son unique bureau de vote en commune V (1 sur 507) dirigée par Monsieur Oumar Siby est restée en marge de la dynamique de réconciliation. En effet, sur instruction du Comité directeur, les comités et les sous-sections ont été renouvelées. Ce renouvellement dans certains quartiers avait créé des divergences entre certains responsables, mais à la veille des élections communales reportées de 2015, toutes les sous-sections se sont réconciliées. Ainsi, Monsieur Abba Touré, le président sortant de la sous-section de Kalaban-coura, a été reconduit tout comme Cheick AT Diarra au quartier Mali, Soumaila Ballo à Daoudabougou, Karim Togola à Sabalibougou, Kassim Traoré à Baco-Djicoroni, Pr Babacar Diop à la Sema II, Kadidia Kouyaté à Torokorobougou, l’honorable Mme Sissoko Fanta Manthini Diarra à Badalabougou, Souleymane Makan Diallo à Garantiguibougou et Oumar Siby à la Sema I. La section a ainsi adressé une correspondance au Comité directeur pour venir superviser les travaux de son renouvellement. Certains militants, conscients de leur impopularité au sein de leurs sous-sections, sont en train d’emprunter d’autres chemins différents de la voie démocratique, pour être membres de la nouvelle section. Conforté par sa majorité au sein de la section, (neuf sous-sections sur dix), soutenu par six conseillers communaux sur sept et 13 membres du Comité directeur de la commune V sur 16, le président de la section Karim Togola accepte de céder sa place à un président démocratiquement élu conformément aux statuts et règlement intérieur du CNID FYT ».
Et pourtant cette section est déjà caduque, selon Oumar Siby…..
En sa qualité de président, Me Mountaga Tall est bien en droit d’engager le parti et de prendre des initiatives en son nom pour régler ces problèmes récurrents qui n’ont que trop durer, en commune V et à Kati. C’est pourquoi, il ira jusqu’au bout de sa proposition en vue de trouver une issue définitive à la crise. Le jour où il faisait cette proposition, Karim n’a pas daigné se présenter mais tous ses partisans étaient dans la salle. En tout état de cause, pour la majorité des membres du Comité directeur, il est maintenant grand temps de mettre fin à la recréation. Comment peut-on se cacher derrière une section qui n’existe plus depuis plusieurs mois à cause du non renouvellement des instances.
BC