Bamako, - Des hommes armés ont attaqué mardi le principal camp militaire de Nampala, une localité du centre du Mali, selon un élu local et un habitant, attaque ensuite revendiquée auprès de l'AFP par un
mouvement peul qui affirme avoir tué huit soldats.
L'attaque de ce camp à plus de 510 km de Bamako avait été annoncée plus tôt à l'AFP par un élu local malien, un habitant et une source militaire, sans détail sur l'identité des assaillants et le bilan. Et jusqu'à mardi après-midi, aucune source sollicitée par l'AFP n'était en mesure de se prononcer sur un décompte de victimes.
Elle a été revendiquée auprès de l'AFP par un responsable de l'"Alliance nationale pour la sauvegarde de l'identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ)", mouvement politico-armé dont la création a été annoncée en juin après des violences contre cette communauté, selon ses responsables.
"Nous revendiquons l'attaque de ce mardi contre le camp militaire de Nampala en signe de légitime défense", a déclaré Sidy Cissé, secrétaire général adjoint de l'ANSIPRJ dans une brève communication téléphonique avec un journaliste de l'AFP.
"De notre côté, il y a trois blessés. Chez l'ennemi, nous avons fait de nombreux morts, nous contrôlons toujours le camp", a-t-il affirmé sans plus de détails.
Dans un court texto au même journaliste, le mouvement a ensuite affirmé avoir fait "huit morts et onze blessés côté armée", confirmant trois blessés dans ses rangs. Il a aussi indiqué avoir récupéré "cinq pick-up et deux camions transporteurs de troupes".
Interrogé sur ce bilan, un responsable de l'armée a refusé de commenter.
De son côté, l'élu local a fait état de morts mais a précisé ignorer le bilan. "L'armée a perdu des soldats mais je ne sais pas combien exactement".
La revendication de l'attaque par le mouvement armé peul a également été rapportée par l'agence de presse privée mauritanienne Al-Akhbar, qui assure avoir reçu un appel d'un de ses responsables. La même source a évoqué huit morts et 38 blessés ainsi que des "soldats pris en otage". La base militaire a
été incendiée par les assaillants, a indiqué Al-Akhbar.
D'après l'élu de Nampala joint par l'AFP, le camp a été attaque "tôt mardi ce mardi matin" par "des hommes lourdement armés". Vers 09H00 locales, "une épaisse fumée" était visible au-dessus du camp, qui était alors sous le
contrôle des assaillants.
Selon l'habitant, les assaillants sont arrivés à bord de "véhicules très équipés" au camp, qu'ils ont incendié avant d'en prendre le contrôle.
Des responsables de l'ANSIPRJ sont également membres d'une association malienne de Peuls, dite "Kawral Poulakou" (Union des Peuls dans cette langue), qui avait récemment dénoncé l'assassinat de plusieurs membres de cette communauté accusés à tort par l'armée et des milices, selon elle, d'être des
jihadistes.
Un groupe basé dans le centre du Mali, le Front de libération du Macina (FLM), apparu début 2015, est dirigé par le prédicateur radical malien Amadou Koufa, un Peul.
Le FLM recrute essentiellement dans la communauté peule, selon des spécialistes. Il est allié au groupe jihadiste malien du nord du pays Ansar Dine. Ces deux groupes revendiquent régulièrement des attaques dans le Nord et le Centre.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Les jihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.
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