NEW YORK (Nations unies) - La France a demandé mercredi au Conseil de sécurité des Nations unies de préparer l’envoi d’une force de maintien de la paix au Mali et d’accélérer le déploiement d’observateurs des droits de l’homme dans le pays, selon l’ambassadeur français Gérard Araud.
M. Araud a toutefois rapporté, à l’issue d’une réunion à huis clos du
Conseil de sécurité sur la crise au Mali, qu’il faudrait "plusieurs semaines"
avant de pouvoir évaluer si les militaires français à l’oeuvre dans le pays
sont en mesure de passer la main à une force de maintien de la paix.
"La France, pour la première fois au Conseil, a évoqué la perspective de la
création d’une opération de maintien de la paix (au Mali) sous casque bleu
lorsque les conditions sécuritaires le permettront", a-t-il déclaré aux
journalistes.
Cette mission de l’ONU "permettra la stabilisation du pays" après la fin de
l’offensive française et elle "aidera les Maliens à refonder leur pays (...) à
parvenir à un nouveau pacte national malien".
"Il n’y a eu aucune objection" au sein du Conseil, a assuré M. Araud.
"La création de l’opération de maintien de la paix est une perspective dans
plusieurs semaines", a expliqué l’ambassadeur. "Il faudra évaluer les
conditions de sécurité et nous devront attendre plusieurs semaines pour
prendre une décision".
Le déploiement de Casques bleus devra faire l’objet d’une nouvelle
résolution du Conseil. "J’ai lancé le débat au Conseil mais je n’ai pas encore
instruction de présenter une résolution", a-t-il indiqué à ce propos.
"Ce ne sera pas une force hybride mais une force sous casque bleu avec une
chaîne de commandement remontant au Conseil de sécurité", a précisé M. Araud.
La France a aussi "insisté sur la nécessité de déployer des observateurs
sur les droits de l’homme dans l’ensemble des territoires libérés par les
forces franco-maliennes". Des organisations de défense des droits de l’Homme
comme Human Rights Watch ont accusé les islamistes mais aussi les forces
gouvernementales maliennes d’avoir commis des exactions dans le nord du pays.
La force ONU devra aussi avoir l’aval des autorités maliennes, qui se sont
montrées jusqu’ici peu enthousiastes.
"Il est normal qu’il y ait des questions et des objections à Bamako, nous
devons avoir un dialogue avec les autorités maliennes", a déclaré M. Araud,
qui a reconnu "certaines réticences" du côté de Bamako "sur la présence des
Nations unies au sud" du pays.
Selon le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU Hervé Ladsous,
la force ONU "sera d’abord basée sur l’existant, c’est-à-dire les unités de la
Cédéao et du Tchad" qui étaient préssenties pour constituer la MISMA, une
force africaine autorisée par l’ONU en décembre dernier.
Il a estimé que "la partie la plus importante" de la mission de l’ONU "sera
clairement dans la moitié nord du pays, là où il faudra aider à rétablir un
fonctionnement normal du pays, de l’administration et de la police".
avz/jca