Elu à San (Ségou), l’honorable Yacouba Traoré est membre de la Commission des travaux publics de l’Assemblée Nationale et représentant de l’A.N à la commission de suivi de l’accord au niveau de la primature. Dans une interview à bâtons rompus, il livre ses impressions sur le nouveau gouvernement, les récents évènements de Gao, entre autres. L’interview !
Le Matin : Vous avez été choisi comme «Meilleur député» pour service rendu à la nation. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Yacouba Traoré : Je pense que, à cœur vaillant, rien n’est impossible. L’essentiel dans ce pays, c’est de travailler. Au courant de cette année 2016, mon travail a été remarqué par cette Association. C’est pourquoi, elle m’a décerné cette distinction parmi tant de députés… Je suis vraiment fier de cette distinction et je remercie l’Association pour le travail qu’elle est en train de faire. Le Mali a besoin des travailleurs. Et de pareilles distinctions encouragent les gens à aller de l’avant. Il faut de pareilles distinctions au Mali parce que beaucoup de gens travaillent et c’est après leur mort qu’ils sont distingués. Je dédie ce trophée à tous les travailleurs du Mali et j’invite tous les Maliens à se mettre au travail pour que notre pays puisse sortir du gouffre.
En tant que député de la majorité, quel regard portez-vous sur l’actuel gouvernement ?
Le nouveau gouvernement du Premier Ministre Modibo Keita est un gouvernement de large ouverture. Je suis le représentant de l’Assemblée nationale pour l’Accord de paix et la réconciliation nationale au niveau de la Primature. Je pense que la rentrée des différents groupes armés est un maillon essentiel pour la mise en œuvre de l’Accord. Je remercie le président de la République pour sa clairvoyance. Aujourd’hui, tant que cet accord n’est pas mis en œuvre dans son ensemble, le pays va continuer à piétiner. Le gouvernement actuel est une équipe complète. La rentrée des groupes armés est essentielle pour la mise en œuvre de l’accord de paix et de la réconciliation au Mali. C’est l’une des bases de l’accord.
Vous êtes un député engagé. Quel est votre point de vue sur la marche des jeunes de Gao ?
Je l’ai toujours dit, le présent Accord pour la paix et la réconciliation nationale est le meilleur accord que le Mali n’ait jamais eu ou connu. Il faut que les gens soient beaucoup plus conciliants. Le Président a besoin du soutien de tous les fils et de toutes les filles du pays. Il faut qu’on s’unisse. Donc, de mon point de vue, rien ne sert à rien de marcher. Aujourd’hui, les actions de casse ne sont pas nécessaires pour le Mali. Seul le dialogue peut mener à tout. Je demande à tout un chacun d’aller vers le sens du dialogue. Toutes mes condoléances aux familles des disparus et prompt rétablissement aux blessés de ces évènements malheureux. Je demande à la jeunesse d’être beaucoup plus visionnaire et patriote dans un Mali uni et fort. En cassant le Mali, c’est le bien commun qu’on détruit. C’est dans le dialogue et le respect des uns et des autres que la Mali peut avancer.
Parlez-nous brièvement des projets déjà réalisés ou en chantier en matière d’infrastructures ?
Etant de la commission des travaux publics de l’A.N, j’avais fait le bilan des ans 1 et 2. On est à la 3e année. Je pense que certaines promesses faites par le président de la République dans le domaine des routes sont déjà une réalité aujourd’hui. D’autres sont en cours de réalisation et certaines sont en étude au niveau des appels d’offres. Par exemple, à Ségou nul ne peut dire que les promesses faites par le président de la République ne sont pas une réalité. Aujourd’hui, Ségou est en chantier notamment l’Avenue «An 2000» et les 10 kilomètres de voirie. Les échangeurs de Markala sont en chantier. Les 7 kilomètres (2 voies) Ségou-Markala est en chantier. Quand on fait le bilan de toutes ces réalisations, ce sont plusieurs milliards. Dans la région de Sikasso, le pont de Koro barrage, qui est le cordon ombilical entre les régions de Sikasso et Ségou, est en chantier. Depuis longtemps, ce projet était attendu. La route Zantièbougou-Kolondièba (frontière Côte d’Ivoire) est une réalité. La route Bamako-Ségou en 2 fois 2 voies est aussi en chantier parmi tant d’autres. Des chantiers sont ouverts dans les communes.
Des projets en cours ?
Oui ! Le pont de Kayes est une priorité. Il y a le 4e pont de Bamako. Il y a également la route Bamako-Bougouni ; Sikasso-Hèrèmakono en 2 fois 2 voies ; le projet de grand contournement de la ville de Bamako ; le pont de Ségou ; la route Nara-Goumbou (frontière Mauritanie) ; la route Douentza-Konna. La route du poisson (Kimparana-Koury) est aussi programmée. Le Président Ibrahim Boubacar Kéita a un œil très vigilant sur cette route. Tous ces projets, parmi tant autres, sont en cours de traitement et beaucoup sont à venir toujours dans le domaine des infrastructures routières.
Le mot de la fin vous revient
Je demande à tous les Maliens de se donner la main dans un Mali de paix. Nous sommes les élus de la nation, nous devrons amoindrir les problèmes des populations qui nous ont fait confiance. Nous serons toujours disponibles car sans elles nous ne serons rien. Nous avons aussi l’obligation de leur dire la vérité sur les actions gouvernementales.
Propos recueillis par Adama DAO