La 7ème Conférence des ministres en charge de l’Emploi et de la Formation professionnelle s’est tenue à Bamako le 14 juillet 2016 à l’hôtel Radisson Blu. Une déclaration dite de Bamako, un communiqué final et un plan d’action à court et moyen termes ont été adoptés par les ministres.
Le thème de cette Conférence de Bamako portait sur : «Développement des compétences techniques et professionnelles et insertion socio-économique des jeunes : alternative contre l’insécurité et les migrations irrégulières dans l’espace Uemoa». La cérémonie d’ouverture de cette rencontre a été présidée par le Premier ministre, Modibo Keïta, en présence de plusieurs membres du gouvernement, du Secrétaire permanent du Cadre de concertation, Didier Djero, et du Commissaire chargé de développement à l’Uemoa, Seydou Sissouma.
À la fin des travaux, les ministres ont adopté une déclaration dite de Bamako, un communiqué final et un plan d’action à court et moyen termes. Dans ladite déclaration, les ministres, par rapport au Cadre de concertation, décident de constituer une mission de haut niveau mandatée par les chefs d’Etat du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Mali, pour porter le plaidoyer avant décembre 2016 sur le financement durable en faveur des actions communes du Cadre de concertation.
Ils proposent au chef de l’Etat malien de porter la problématique de l’insertion des jeunes et la formation professionnelle dans la communauté, au même titre que celle déjà portée par d’autres chefs d’Etat, comme la paix et la sécurité au Sénégal, l’énergie au Bénin, la sécurité alimentaire au Niger et le financement de l’économie en Côte d’Ivoire.
La Conférence de Bamako demande aussi l’inscription dans le plan d’action 2016-2017 des experts, un travail spécifique sur l’indentification de déterminant de l’exclusion ou de sa perception à l’aune de la trajectoire devant mener un jeune jusqu’à l’emploi ; la mise en œuvre de politiques et dispositifs de formation et d’insertion adaptée aux jeunes n’ayant pas accédé à la formation.
En outre, elle sollicite le moyen financier nécessaire d’un projet d’actions inter-pays à présenter aux partenaires techniques et financiers pour permettre au Cadre de concertation de renforcer son action et engage chaque ministre à faire un compte-rendu des décisions de la Conférence en Conseil des ministres, en faisant un focus sur la contribution annuelle de 20 millions de Fcfa par an et par pays afin de recueillir l’approbation des différents gouvernements.
Concernant le système d’information sur le marché du travail et la formation professionnelle, les ministres sollicitent l’Uemoa afin qu’elle facilite la mise en place d’un groupe d’experts qui aura en charge de se renseigner sur la liste minimum des indicateurs relatifs à la formation professionnelle ; demandent à la Côte d’Ivoire et au Togo de rendre autonome leur Observatoire national de l’emploi et de la formation (Onef) ; et au Sénégal de mettre en place son Onef autonome.
La Conférence demande également à chaque pays de s’acquitter de sa contribution financière au fonctionnement du Secrétariat permanent du Cadre de concertation, à hauteur de 20 millions de Fcfa par an à partir de 2015, avant la fin de l’année 2016...
Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre malien, Modibo Keïta, a souligné que cette 7ème Conférence de Bamako conforte le Mali dans sa conviction d’appartenance à un même ensemble. Il dira que le thème de la rencontre est d’actualité et traduit les préoccupations et les angoisses des Etats membres de l’Uemoa.
Pour le chef du gouvernement, il est impératif et urgent d’investir maintenant dans l’emploi et la formation professionnelle, avec le peu de ressources que d’attendre demain avec dix fois de ressources, car la stabilité de la sous-région en dépend. Il a rappelé que la communauté est confrontée aux mêmes problèmes que sont le chômage des jeunes, l’insécurité, la migration irrégulière, le trafic de drogue, le radicalisme religieux, le terrorisme…
Par ailleurs, selon Modibo Keïta, la jeunesse est une composante essentielle de nos pays et la prise en compte de ses aspirations permet d’ouvrir largement les portes sur l’avenir. «Nous ne pouvons rester sourds à ses préoccupations», a-t-il dit. Avant d’ajouter que l’une des difficultés de nos Etats est la disponibilité des ressources humaines compétentes.
«Quand un pays manque de ressources naturelles, il peut toujours connaître un lendemain meilleur. Mais quand il manque de ressources humaines compétentes, l’avenir est bouché. C’est pourquoi, la formation me paraît importante», a déclaré le Premier ministre. Tout en indiquant que l’emploi repose sur la formation, l’investissement et le choix technologique approprié.
Le Commissaire chargé du Département développement humain à l’Uemoa, Seydou Sissouma, a rappelé que cette rencontre annuelle des ministres a pris dans l’agenda régional à Bamako en 2010, à l’issue d’un forum sur l’emploi et la formation professionnelle, la nécessité de créer un espace pour promouvoir une vision partagée sur la question ; de favoriser les changes d’expériences et les initiatives et des bonnes pratiques de chacun des Etats dans une démarche de mutualisation.
Il faut noter que la 2ème réunion préparatoire des experts pour la Conférence a eu lieu du 12 au 13 juillet 2016 au Grand hôtel de Bamako pour baliser le terrain.
Diango COULIBALY