Je ne pose pas une question, je voudrais faire une démo, enfin une démonstration. Mon adorable et adoré cousin, soi-même, dit un jour -c’est une caricature- : si vous me confiez votre destinée, aucun vrombissement de véhicule d’État ne troublerait votre sommeil. Donc, en dehors des heures de service. On y a cru.
Effectivement, après avoir eu notre onction, il fit une opération coup de poing, au résultat ignoré de tous. Après, je vois, même nuitamment, des véhicules d’État garés ou stationnés devant des lieux très mal fameux, ou faire de la pollution sonore. Toujours, nuitamment. Comment croire en toi, cousin d’amour !
Pardonnez-moi, j’ai voulu faire le faux naïf, il n’en serait capable que dans mon fantasme. Attendez, il est, tout même, capable de quelque chose ! Je décide alors de reporter mes espoirs sur sa capacité à juguler la corruption, devenue mode de vie sous nos cieux. Vous connaissez la suite…
Il aurait dit un autre jour –je le mets au conditionnel parce que je puis me tromper, ma mémoire n’est pas infaillible- : «Nul ne saurait être invité au banquet qui n’aurait mérité». Malheureusement, je suis invité au banquet, alors que ma cervelle de moineau ne m’y autorise pas. N’en soyez pas offusqués, je suis de la parentèle. Mon cousin, lui, qui abhorre la déchéance d’autrui, ne pouvait accepter me voir en haillons. Moi, son cousin.
Vous y avez cru en sa volonté de restituer notre honneur et votre dignité, pour votre bonheur ? Ça passe d’abord par sa famille, avant «le Mali d’abord». Soyons sérieux, «la charité bien ordonnée commence par soi-même». Alors, quand mon cousin vous dit que la révolte de la jeunesse de Gao est «une illustration manifeste d'une méconnaissance des aspects féconds du contenu de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale…», croyez-le, il vous emmène à votre perte.
En vrai, si tout ce que j’ai dit est fruit de mon fantasme, faites-lui confiance. À bon entendeur, bye-bye !
Issiaka SISSOKO