Le 80ème Club de la presse Radio Kledu, sur le thème : « Les violences basées sur le genre (VBG) », organisé en collaboration avec l’ONU-Femmes, le samedi dernier, à l’Hôtel Mandé, a permis de déterminer les formes, les causes et les conséquences des VBG.
Selon la présidente de l’ONG WILDAF, Bouaré Bintou Founé Samaké, la violence basée sur le genre est une violence qui concerne les hommes et les femmes. Mais, précise-t-elle, « c’est la femme qui est généralement la victime » et cette violence est dirigée contre la femme « du seul fait » de sa condition de femme.
De 2012 à 2015, il y a eu 7258 cas de VBG à l’égard des femmes et filles. Et ces violences sont d’ordre physique et moral, a ajouté la présidente de l’ONG WILDAF. « Le conflit a mis en exergue tout ce qu’on ne connaissait et ne faisait pas. Toutes les formes étaient dirigées contre les femmes, tout simplement parce qu’elles étaient femme et qu’elles sont le noyau et porteuses de dignité », a-t-elle dit.
Anaye Sagara, du Programme nationale de lutte contre l’excision (PNLE), a précisé que les VBG les plus répandues sont la violence psycho-sociale émotionnelle. Zan Fomba d’ONU-Femmes de déclarer que les VBG ont des effets physiques sur les personnes violentées comme la mort ou l’infirmité et des effets psychologiques comme la dépression. Ces effets ont des conséquences dramatiques sur le développement économique de notre pays. Pour lui, « l’acte posé a des répercussions au-délà de tout ce qui est envisagé ». Il explique qu’une partie des bras valides ne participeront pas au développement du pays. Ils seront, au contraire, une charge pour la Nation. « Ce qui, dit-il, est une perte pour la famille, la société mais aussi pour l’État ».
S’agissant des stratégies de protection, Mme Traoré Dieneba Diakité du ministère de la Justice et des Droits de l’homme, a précisé qu’il n’y a pas de stratégie en tant que telle, « mais avec la crise, des réflexions et des textes ont été faits sur les témoignages des victimes ». La sanction quant à elle, varie selon la nature de la violence. Pour elle, « il faut surtout mettre l’accent sur la sensibilisation et l’éducation à la non-violence depuis le bas âge ».
La question des pesanteurs sociales, selon la présidente de l’ONG WILDAF, nuit beaucoup à la lutte contre cette violence. Elle estime que tant que l’inégalité de pouvoirs financiers n’est pas prise en compte dans les rapports homme/femme, les violences ne finiront pas. « Il faudra que les femmes s’assument en contribuant à la famille.
Pour le Représentant résident d’ONU-Femmes, Maxime Houinato, l’effort à faire est la réinsertion économique des femmes, ce qui favorisera leur retour dans le développement économique.
F.NAPHO